Récemment, je suis allée voir Wolfe au cinéma. J’attendais depuis plusieurs semaines la sortie de ce film qui avait été promu sur les réseaux sociaux. Je regardais les bandes-annonces et j’avais des frissons partout. J’ai dû regarder 50 fois celle avec Sarah-Jeanne Labrosse.
Wolfe met en scène Catherine Brunet (girlcrush!), Ludivine Reding, Geoffroy Reding, Antoine Pilon, Léa Roy et Julianne Côté. J’étais curieuse, impatiente, et les trailers me faisaient vivre plus d’émotions que ceux de la majorité des films.
Wolfe, ce n’est pas un film sur le suicide ni sur la maladie mentale. C’est un cri, un hurlement, une dénonciation. C’est la voix que Francis Bordeleau a choisie pour dénoncer l’étourdissement dans lequel nous, la jeunesse, vivons. Sexe, drogue, alcool, violence, pulsions, glam, popularité, mal-être, désir de liberté, peur, impatience d’agir.
Wolfe parle de l’amour de soi, de l’amour des autres. Des non-sens à n’en plus finir. C’est une introspection à en perdre la tête, un parcours sinueux entre le réel, le déni, la fin et le commencement.
Wolfe, c’est une hymne à la vie, on ne peut plus déguisé. C’est la chute d’Andy, la remontée de Manue. C’est l’émancipation de la jeunesse et leur perte de contrôle. C’est l’instabilité des émotions et les appréhensions que la meute ressent à 20 ans. C’est plus que tout le vrai reflet dans le miroir; tu peux tout avoir, mais si toi tu ne t’aimes pas, si tu te sens seul.e, si tu te sens mal, ça va mal, rien ne compte.
Wolfe, c’est le fake, le glit, la vie rêvée des jeunes. C’est la violence dans le cœur et dans la tête. C’est l’idée qu’il vaut mieux être reconnu comme un criminel qu’être inconnu aux yeux des autres.
Wolfe, c’est le questionnement d’un mode de vie par procuration. Vivre pour les autres, par les autres, selon les autres. C’est de donner peu d’importance à soi-même, pour placer l’autre au centre de son existence. Se laisser dériver dans des histoires abracadabrantes, fermer les yeux et attendre. C’est de faire confiance à ceux que l’on aime, sans se faire confiance à soi-même.
Wolfe, c’est être devant un drame et constater que le plus grand drame, c’est d’être, tout simplement. Que le plus grand drame, c’est qu’on peut choisir, qu’on le sait qu’on peut choisir et qu’on veut tellement tout contrôler qu’on arrive à se justifier notre envie de choisir. C’est d’être dans une génération où les priorités sont floues jusqu’à disparaître et où la confiance est une denrée rare.
Wolfe, c’est se retrouver face à ses démons. Comprendre ce qu’ils veulent dire pour nous, la place qu’on leur laisse, la place qu’on se laisse.
Source photo de couverture