Moins d’une semaine avant le grand départ. Mes bagages sont presque terminés, je suis d’avance, ça me surprend. Plus le temps passe, plus je sens la fébrilité monter en moi. Enfin je repars! L’aventure m’avait tellement manqué même si ça ne fait que neuf mois que je suis de retour à Québec.
Depuis deux ans environ, à la suite de mon premier départ en exploration avec mon sac à dos, je ressens ce besoin viscéral de voyager dès que la routine au Québec devient trop lourde. J’ai du mal à me projeter dans le passé et à comprendre comment je faisais pour vivre dans une routine aussi stable. J’ai compris à travers mes expériences de voyage que la routine, sur une trop longue période, me donne mal au cœur, m’oppresse.
Voyager, c’est devenu pour moi une manière de me sentir vivante dans ce monde de possibilités et de diversité, alors qu’au départ c’était plutôt une échappatoire à tous mes problèmes.
J’ai tellement besoin de voyager. Je le ressens dans mon ventre. Je veux être dépaysée le plus souvent possible. Je veux être déstabilisée par le mode de vie des locaux. Je veux m’émouvoir devant tant de beauté naturelle.
Me réveiller le matin et ne pas savoir ce que l’environnement pratiquement inconnu qui m’entoure me réserve est un sentiment qui me drive. Ce que je ressens dans mes tripes quand je pense à la perspective d’une nouvelle aventure dans un endroit inconnu est tellement fort que je pourrais me nourrir que de ça pour le reste de mes jours.
Les rencontres sont tellement plus douces à l’autre bout du monde, simplement parce qu’on prend le temps d’apprivoiser l’autre dans toute son authenticité et de se laisser apprivoiser en retour. J’ai appris sur moi en voyage à un rythme qui aurait été impossible en restant chez moi.
Voyager pour découvrir le monde tellement vaste dans lequel je vis afin de mieux revenir chez moi par la suite est devenu mon mode de vie de prédilection. Le retour est toujours une épreuve importante, mais une fois mes assises retrouvées, je me sens d’autant plus stable et ancrée. Donc, je pars pour mieux revenir…
Source