J’me rappelle, au secondaire, je beurrais mon agenda de petites phrases quétaines comme celle du titre de l’article. Avoue que tu faisais pareil hein? Pis là, tu n’avais plus de place pour noter tes devoirs. Ha! Je me faisais plein de scénarios dans ma tête. J’avais tellement hâte d’être grande. Je me voyais habiter dans une villa en Californie, puis après dans un loft à New York, pour ensuite retourner sur la côte Ouest pour rêver à un appartement à Vancouver. J’ai toujours été une fille pas mal rêveuse. J’étais toujours dans la lune dans mes cours, parce que je m’imaginais des petites histoires à l’eau de rose dans ma tête. Et maintenant, j’ai vieilli. J’ai 24 ans, pis je suis encore comme ça. Quand je fais le ménage des tablettes de produits cosmétiques à mon emploi, je m’évade dans ma tête en pensant aux plages de la côte Ouest canadienne.
L’élément déclencheur de cet article est arrivé sur Facebook (haha!). Je faisais ma lecture de chevet avant de dormir en scrollant mon fil d’actualité quand je suis tombée par hasard sur un article au titre accrocheur. C’était une madame qui disait qu’elle avait tellement de regrets dans la vie parce qu’elle n’avait pas réalisé les rêves qu’elle chérissait tant, par manque de conviction. Je me fous de si c’était un vrai témoignage ou non, mais ça m’a sauté au visage comme une balloune d’eau. Ou comme la lumière au bout du tunnel. Mais t’sais, la lumière de ben ben loin. Parce que là, y’avait rien de sûr. Y’avait juste moi qui me disais : « Je ne veux pas terminer mes jours en me disant cela. » Donc, ce jour-là, j’ai décidé que c’était assez de vivre dans ma tête. J’ai décidé de prendre les grands moyens du bord, pis de parler de mon projet de déménager à Vancouver à mon chum. Ça faisait déjà une éternité que je lui en parlais, parce que j’y étais allée trois fois dans le passé. Mon chum ne voulait rien savoir au début. Il était bien dans son petit confort, moi aussi d’ailleurs. Mais je sentais que j’avais envie de réaliser ce rêve. Que si je ne le faisais pas, j’allais avoir un certain regret un jour! Le même genre de regret que cette dame. Lorsqu’il a compris à quel point c’était important pour moi, il a réfléchi comme il le faut. Et maintenant, il a quasiment plus hâte que moi de partir.
Réaliser ses rêves, ça demande beaucoup d’efforts, de patience, de confiance en soi, et il faut savoir se fixer des objectifs. Tant que tu as des buts devant toi, ça va te pousser à persévérer. C’est très rare qu’ils se réalisent le lendemain matin. Ça peut prendre 6 mois, 1 an, 5 ans. Mes étoiles filantes et mes trèfles à 4 feuilles ne m’ont jamais vraiment aidée. Il suffit de rester positif.
Au début, ce n’était pas facile, parce que je pensais à ma job, à mes amis, à ma famille, pis à mon petit confort. J’aime ma job, mes amis, ma famille, mais j’étais tannée de mon petit confort. Et là, vient le moment croustillant d’en parler aux autres. Parce que tu ne peux pas garder ça pour toi (en tout cas, pas moi). En général, les gens étaient plutôt contents pour moi. Il y a ma mère qui n’est pas trop sûre si elle est contente ou non, mais les mères, c’est comme ça, hein? Pis là, vient la musique de trame sonore de « La Marche impériale » de Darth Vader, avec les gens qui seront là pour te dire « Il pleut toujours à Vancouver. », « C’est cher la vie à Vancouver. », « Tu vas ben trop t’ennuyer, je te donne deux mois maximum. », « Tu en parles depuis tellement longtemps. Je vais te croire quand tu seras partie. » Avant, j’aurais été le genre à les écouter et à me décourager, mais là, j’ai tellement envie que, au diable leurs commentaires, je fonce, et si ça ne fonctionne pas, tant pis, je reviendrai, mais au moins j’aurai essayé.
Je ne suis malheureusement pas le genre de fille qui a un p’tit coussin d’argent bien douillet dans un compte d’épargne. Alors, on s’est mis à économiser. Et puis là, un moment donné, on s’est fixé une date. Je suis le genre à avoir 927 000 countdowns dans mon cellulaire, alors je devais avoir une date fixe. On a fixé la date. On a cherché des appartements sur Airbnb pour nous permettre de chercher un emploi et un appart à nous en personne. On s’est acheté le nécessaire. On a fait le ménage de nos objets (le boute le plus difficile était de trier mon linge, parce que je ne suis pas sûre que l’auto de mon chum pourrait supporter 52 valises pleines de vêtements. Merci à maman et à papa de les entreposer gentiment pour moi.)
Ce que je te raconte là est ben big pour moi et paraît peut-être ben petit pour toi. Mais c’est ça, mon rêve à moi. Au fond, la morale de cet article, c’est que c’est important de réaliser ses rêves. Il suffit d’y croire très fort et de se fixer des objectifs. C’est ben plate à dire, mais si tu ne crois pas en toi, il n’y aura pas grand monde pour le faire pour toi. C’est un bel exercice pour apprivoiser sa confiance en soi. Des fois, ça peut être long. Je me souviens, dans un de mes cours d’anthropologie au cégep, il y avait une fille qui était venue donner une conférence. Elle et sa famille ont vécu sur un voilier pendant, il me semble, 4 ans. Ça m’impressionnait vraiment. Ses parents ont mis de l’argent de côté toute leur vie pour réaliser ce projet. Évidemment, certains rêves seront plus difficiles à atteindre que d’autres. C’est sûr que si ton rêve c’est de faire casser Beyoncé et Jay-Z pour te ramener la belle chanteuse, et bien là, tu devrais peut-être changer de rêve.
Je pense qu’il n’est jamais trop tard pour prendre ses rêves en main. Un beau cocktail d’objectifs, d’efforts, d’optimisme et de patience. Et oublie tous ceux qui te découragent. Dans la vie, on doit s’entourer de gens positifs. Dis-toi qu’ils sont jaloux parce qu’ils aimeraient ça, eux aussi, arrêter de ne rêver que dans leur tête.
Bonne chance!