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Vivre le deuil de son animal de compagnie; témoignage – Par Jade |

 Yo mes crépus,

Cette semaine, j’avais pensé vous parler des pièges de l’Halloween, pis des manières de les éviter comme un grand chef de cimetière indien, mais j’ai changé d’idée. Je vous en parlerai vendredi prochain. J’ai pas le goût de parler d’Halloween parce que je vis un deuil. Les grosses citrouilles qu’on sait pu quoi faire avec pis les Kit Kat emballées individuellement devront donc sécher. Ma mère m’a toujours qu’il fallait «laisser jaillir ses émotions.» Comme dans l’expression «Ça donne le cancer de garder toutE ça en dedans.»

Aujourd’hui, j’ai le cœur comme dans le contraire d’un party de Jersey Shore. À part de ça, je suis hypocondriaque pis j’ai pas le goût de pogner le cancer. Ça fait que mes beaux crépus d’amour, voici la triste histoire de mon petit deuil du quotidien.

Aujourd’hui, quand je me suis levée, il faisait frette chez nous. On aurait dit que l’automne était entré par les fenêtres. C’était moins chaleureux que d’habitude. Mon cher coloc, qui s’avère être aussi mon bro —olé!—, avait laissé une note sur la porte du frigidaire : «Jade, Guylaine est morte cette nuit.» On s’était dit que si on trouvait notre Guylaine un jour, flotter à la surface de son bocal, on la flusherait sans alerter l’autre.

Guy, c’était notre sweet poisson betta. On l’avait volé dans un échange de cadeaux, l’année passée, parce qu’on savait qu’on serait capable de l’aimer, de la chérir même, pis de s’occuper d’elle comme de notre propre enfant. On avait vécu des beaux moments depuis qu’elle était arrivée dans notre vie. Même si elle parlait pas, elle était tout le temps là, comme si elle veillait sur nous pis sur notre humble appart. À part de ça, elle animait nos soirées, meublait les temps morts de nos discussions. Parce que Guylaine, on l’avait su plus tard, c’était un gars. Ça, ça faisait jaser. On spéculait sur son identité de genre.

Notre relation avec elle sonnait un peu comme le refrain de Happy Together.

Quand on a compris que Guylaine était malade, il a y peut-être une semaine, on a pas su quoi faire. Elle mangeait pu pis elle avait changé de couleur. Le pire, c’était sûrement de la regarder se contorsionner dans le fond de son aquarium. C’était difficile de voir un être vivant passer out sans rien pouvoir faire. On était quand même pas pour l’envoyer se faire soigner chez le vétérinaire. Si elle avait été un chien, ou un chat, ou même un hamster, on l’aurait fait sans y penser, mais là, c’était un poisson. Pis on avait pas d’argent. On était impuissant.

On a allumé il y a trois jours. Mais c’était déjà trop tard. On est allé sur Internet pour autodiagnostiquer Tit-Guy. Parce que oui, mes crépues, on peut diagnostiquer son poisson betta sur Internet. Y’a des bons sites Web qui existent pour ça, des sites Web qui nous disent quoi faire avec notre mini-animal-de-compagnie. Je vous laisse l’adresse d’un de ceux-là juste ici (http://www.jurabetta.com/maladies.html )

En attendant, je vais retourner pleurer devant le bocal vide de ma p’tite bête. Pis je vais dire comme mon cher frangin : « Adieu Guylaine, bon voyage vers la station d’épuration!»

 

Alexe Raymond, réviseure, raymond.alexe@gmail.com

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