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Quand on pense à une aventure, on s’imagine souvent quelque chose de vraiment gros. Par exemple, l’exploration d’une contrée lointaine où les risques se multiplient. Pourtant, à mon avis, on vit tous des petites aventures au quotidien. C’est davantage une émotion qu’un type d’événement, en fait. Ça peut être aussi simple que de sortir en pleine nuit prendre une marche, de tourner à gauche plutôt qu’à droite, d’aller à un nouvel endroit ou de rencontrer de nouvelles personnes. C’est la petite excitation à l’idée de faire quelque chose d’inusité, de nouveau. Ensuite, on y repense souvent avec plaisir. On se remémore ces bonnes soirées entre ami.es qui nous ont pris complètement par surprise (et c’est probablement la raison pour laquelle c’était si bon). On ne prévoit pas ces choses-là. Et bien que l’on y pense avec plaisir, ce n’est pas forcément parce qu’il n’y a pas eu de difficultés. L’événement déclencheur n’est pas toujours joyeux. Une aventure peut débuter par une pluie torrentielle qui nous prend par surprise ou par une insomnie qui nous pousse à nous lever et à faire autre chose. Peut-être que si on avait su ce qui arriverait avant de se lever, on serait resté couché ce matin-là. On se dit ça, parfois, que l’on aurait dû rester couché. Mais puisqu’on ne savait pas ce qui arriverait, on a juste traversé la journée du mieux que l’on pouvait.
C’est donc un peu la même chose avec les aventures de plus grande envergure. Celles qu’il faut prévoir un minimum, forcément, comme un voyage, un nouvel emploi ou un déménagement. Même si ce sont parfois des coups de tête, on s’entend qu’il faut un minimum de préparation. Les risques sont aussi plus gros. Contrairement aux aventures quotidiennes, on a le temps, cette fois, d’évaluer les pour et les contre. Et c’est souvent là que ça bloque. C’est extrêmement dur sortir de sa zone de confort. Évidemment, ça dépend des gens. Mais je crois que c’est important de reconnaître que c’est fondamentalement difficile. Ça prend du courage et de la force. Ça demande souvent tout ce qu’on a pour se lancer. Et on le constate une fois bien embarqué : ça prend souvent également tout ce qu’on a pour y mettre un terme, car en rétrospective, l’expérience a été incroyablement gratifiante. Et je parle au-delà du CV ou de l’image que l’on projette. Ce sont des expériences qui nous font grandir et qui nous en apprennent beaucoup sur nous-mêmes.
Souvent, on a pensé que j’étais folle. Folle d’aller faire un stage à l’autre bout de la province alors que j’aurais pu rester dans le confort de ma ville natale, folle d’entreprendre un deuxième baccalauréat alors que j’en avais déjà un en poche, folle d’aller dans des domaines où personne ne me voyait. Et je ne vais pas vous mentir. Ç’a été difficile par moments. Je me suis demandé mille fois si je faisais la bonne chose, ce qui est le mieux pour moi. En rétrospective, on ne saura jamais si ces décisions étaient les meilleures, d’ailleurs. Mais il y a une chose que je sais : c’est la douceur avec laquelle je repense à ces expériences. C’est la joie de les avoir vécues.
Je vous souhaite de saisir ces occasions quand vous sentez que c’est là où la route vous amène. De prendre tout ce qu’elles peuvent vous apporter. Et surtout, de profiter du temps qui passe. Après tout, les aventures goûtent toujours meilleur avec le temps. À force de se les remémorer ; de les raconter ; de les déformer un petit peu au gré des souvenirs qui s’embellissent.