Vivre avec le SPPE
Aye-aye mes crépues,
Les temps sont durs. Pas pour moi, non, parce que moi j’ai encore les fesses collées sur les chaises chaudes, réconfortantes et à moitié scrap du doux pavillon De Koninck de l’Université Laval.
Pour qui ils sont durs, les temps, debord ?
Mes creps, les temps sont durs pour mes amis nouveaux diplômés, ceux qui ont pas encore trouvé d’emploi, et qui capotent toujours un peu plus, à mesure que les semaines passent. Ils font pitié, mes amis nouveaux-diplômés-sans-emploi, mais je m’inquiète pas pour eux. Je sais qu’ils vont trouver quelque chose bientôt, quelque chose de HOT, parce qu’ils sont compétents, passionnés, intelligents. Mais essaie donc d’aller leur faire comprendre ça.
Essaie donc de trouver les mots pour réconforter ton amie prof, qui dort avec son casque d’écoute de conversations mains libres, au cas où sa commission scolaire l’appellerait, ou ta cousine, qui s’est fait une tendinite à force de cliquer sur des offres d’emploi, ou ton pote Simon, qui sait plus quoi faire avec son BAC en traduction.
J’ai tout expérimenté pour encourager mes amis nouveaux-diplômés-sans-emploi: potage de butternut, écoute active, larmes par procuration, statistiques, approche nihiliste, Jack Daniel’s. R.I.E.N. Y’a rien qui peut les soulager.
Comme la moitié de mon réseau social est touché par le fléau, j’ai ressenti le besoin de déclarer l’état d’urgence et de mettre des mots sur le bobo. C’est comme ça que j’ai inventé le SPPE.
Le Syndrome de la Panique Post-École.
Le SPPE est une maladie qui dure pas trop longtemps, tout au plus un an, mais qui plonge ses sujets dans l’anxiété et dans la programmation matinale de Radio-Canada. Les gens atteints du Syndrome sont en proie à d’inattendues crises de larmes, à des envies soudaines de faire du bénévolat, de se réinscrire à l’uni, de prendre des cours de ce-que-tu-voudras, de lâcher tou-tte pis de partir vivre au Nicaragua. Le pire, c’est que c’est un trouble sans remèdes. À part de ça, tout le monde peut, un jour ou l’autre, souffrir du SPPE. C’est un mal qui s’attrape en rangeant son sac à dos dans le fond de son garde-robe.
Dans le fond, maudit que je suis ben dans mon cours d’italien…
Eille ! Mais j’y pense là ! Y’a quelque chose que l’on peut faire pour aider nos amis qui sont ou qui seront atteints du SPPU. Ben oui ! On peut s’inscrire au panel citoyen de Services Québec pour répondre à une tite-consultation-vraiment-pas-longue qui porte sur l’employabilité des jeunes. En plus, les seules conditions pour participer à ça, c’est d’avoir cherché un emploi dans les cinq dernières années pis de faire partie de la jeunesse d’ici. Même pas besoin d’être passé par l’université. Bon sang ! Aider nos organisations gouvernementales à tracer le portrait l’employabilité de notre génération, pour qu’elles développent des programmes pour nous aider, ça, c’est une wise en maudit! Je vous laisse le lien pour vous inscrire au panel drette ici.
Votre dévouée téteuse, qui vous souhaite un bon SPPE, qui vous aime et qui a confiance en vous ! Lâchez pas la patate mes creps !
xox