Le sexe est un enjeu lié intimement au féminisme. Et je ne parle pas ici du genre, mais bien de la sexualité. Violences sexuelles, culture du viol, harcèlement. Si vous avez des alertes Google à partir de ces mots-là, vous savez qu’ils apparaissent souvent dans l’actualité. Ils font partie des luttes féministes actuellement. On ne peut pas dire que ce sont des facettes de la sexualité très réjouissantes. CertainEs diront même que ça a plus à voir avec la violence qu’avec le sexe.
Un mouvement du féminisme, le féminisme pro-sexe, sex-positive feminism, souhaite parler de la sexualité de manière plus positive et revendique une sexualité plus libre pour tout le monde, sans discrimination de genre.
Crédit photo : Denis Bocquet
Il y eut d’abord un prise de conscience de l’ampleur de l’ignorance en ce qui a trait au corps féminin. Peu de femmes contemplent leur parties génitales, les affichent, les dessinent. Peu de femmes en sont fières. Elles sont souvent associées à des complexes, de la gêne, voire de la honte. Un des aspects de la lutte du mouvement pro-sexe tourne autour de l’éducation sexuelle, notamment, apprendre ce qu’est le clitoris, où il se trouve, à quoi il ressemble, comment le toucher, comment trouver son plaisir. Des artistes osent mettre le sexe féminin à l’honneur dans leurs œuvres, pour amener au grand jour sa beauté et ses variétés.
Une sexualité plus libre sous-entend pouvoir faire ce que l’on veut avec son corps, sans discrimination. Ça comprend donc s’habiller comme on veut, se maquiller si on en a envie, s’épiler les parties du corps que l’on choisit ou garder le poil au naturel si on préfère. Si on choisit le décolleté, la jupe courte et les talons hauts, c’est notre droit. Les brassières, on est pas obligées de les brûler pour être féministe. Et surtout, pas de slutshaming! Cette attitude de réappropriation du corps a même mené à une Slutwalk, une manifestation où chacunE était invitéE à s’habiller comme elle l’entendait, c’est-à-dire parfois, très peu. Au cœur du message à passer, le problème n’est pas comme la victime s’habille, mais comment l’agresseur agit.
Nous sommes libres d’agir comme on l’entend avec qui l’on veut, dans la mesure où chaque personne est consentante. Si une accepte d’être rémunérée pour un acte sexuel, pourquoi pas. Le mouvement pro-sexe est contre l’abolition de la prostitution. Il lutte plutôt pour une reconnaissance de ce travail, pour amener à une meilleure régulation et ainsi à de meilleures conditions de travail. Il en va de même pour la pornographie. Plutôt que se battre pour l’interdire, mieux vaut travailler à offrir de meilleurs modèles, balancer l’image peu favorable (c’est ici un euphémisme) de la femme par de la pornographie de qualité, plus respectueuse et plus variée.
Évidemment, ces sujets sont abordés de manière très superficielle dans cet article. Une foule de débats ont été lancés sur ces questions et de multiples positions sont possibles.
Pour aller un peu plus loin, vous pouvez commencer par :
L’artiste Miss Me
Le livre King Kong théorie
La pornographie d’Erika Lust
(Je nomme les plus évidents, il y en a plein d’autres !)
Crédit photo de couverture : Nata Branttes