Je suis intervenante au Centre d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (CALACS). Nous offrons, entre autres, du soutien aux adolescentes et aux femmes ayant été victimes d’une agression à caractère sexuel et à leurs proches. Nous effectuons également plusieurs activités de prévention dans diverses organisations et nous participons à des luttes et revendications pour améliorer les conditions générales des femmes. De plus, j’anime des groupes pour les hommes ayant vécu une agression sexuelle pour un organisme partenaire du CALACS.
J’entends souvent que les hommes aussi vivent de la violence et qu’on a tendance à ne pas s’en occuper. Je tiens à préciser qu’en effet, les hommes aussi sont victimes de violence, et que dans le cadre de mon travail, on le reconnait. Par contre, il faut faire attention de ne pas tomber dans la symétrisation de la violence. Cela signifie de reconnaître, qu’actuellement, dans notre société, les femmes sont plus vulnérables de vivre des violences sexuelles versus les hommes. Pour un tas de raisons, elles sont plus exposées.
On dit qu’une femme sur trois a été victime d’au moins une agression à caractère sexuel depuis l’âge de 16 ans, alors qu’un homme sur six sera victime d’une agression à caractère sexuel au cours de sa vie. On s’entend qu’il y a une bonne différence dans les statistiques actuelles. Je reconnais que ces statistiques ne représentent peut-être pas la réalité, puisqu’il peut être difficile de d’avouer avoir été victime de violences sexuelles, mais reste qu’encore en 2019, les inégalités entre les hommes et les femmes placent celles-ci en position de vulnérabilité accrue.
Et voilà maintenant de nombreuses années qu’à chaque troisième vendredi de septembre, de nombreux Centre d’aide et de luttes contre les agressions à caractère sexuel (CALACS) membres du Regroupement québécois des CALACS (RQCALACS) se mobilisent afin de sensibiliser la population à la violence sexuelle que vivent les femmes. Cette journée d’actions collectives succède à son ancêtre, « La rue, la nuit, les femmes sans peur », une action féministe nord-américaine créée dans les années 70.
Cette année, le 20 septembre 2019, c’est la 38ème Journée d’action contre la violence sexuelle faite aux femmes (JACVSFF).
Par le biais de cette action, le RQCALACS et ses Centres ont le souci de démontrer une volonté et surtout, de souligner l’importance de lutter ensemble contre les agressions à caractère sexuel. « Les agressions sexuelles c’est non. Ensemble, réagissons! » est un slogan qui revient à chaque année lors de cette activité. Chaque année, le RQCALACS crée un outil de sensibilisation sur une thématique précise.
Cette année, les actions posées porteront sur le thème suivant : « Les facteurs qui placent les femmes dans des contextes de vulnérabilité face aux violences sexuelles, c’est assez. Les défis, portons-les aussi! »
Les défis que portent les femmes varient, passant de l’isolement à différentes discriminations, traversant une ou plusieurs formes de violence, des inégalités, etc. Cette année, nous axerons donc l’événement sur l’importance que ces défis soient portés par l’ensemble de la population. On a tous un rôle à jouer, victime ou non, pour qu’éventuellement, ces violences disparaissent.
La journée d’actions collectives met en évidence l’expertise des CALACS en matière de violence sexuelle pour augmenter la visibilité de nos Centres et se veut un moment commun pour lutter ensemble contre ce fléau. Plusieurs activités diverses sont organisées à travers la province, donc soyez à l’affût de ce qui se passe dans votre région.
N’hésitez pas à partager ce message autour de vous et sensibiliser le plus de gens possible aujourd’hui dans le cadre de cette action collective, mais aussi tout au long de l’année. Plus nous rejoindrons de personnes, plus nous serons nombreux à être porteurs d’espoir, de solidarité et d’entraide.
Article inspiré du site web du RQCALACS