À mon anniversaire de cinq ans, en 1983, j’ai reçu l’album-culte Thriller de Michael Jackson. En vinyle of course, car les cassettes audio commençaient juste à être populaires. Cet album, comme beaucoup d’autres, je l’ai écouté en masse sans nécessairement faire attention et guess what, je l’ai réécouté dernièrement et y’a pas une scratch dessus!
Ceux qui sont nés à la fin des années 70 comme moi ont connu tous les supports d’enregistrement « modernes » : 8-track, vinyle, cassette audio, disque compact et MP3. Mon préf’? Le vinyle of course. C’est vrai que ce n’est pas le format le plus pratique et qu’une collection peut être encombrante, mais la qualité de son offerte par ce support est incomparable. En plus, écouter un vinyle relève du cérémonial (lire si t’es pressé, stick au MP3) : consulter la pochette, sortir délicatement le disque de son enveloppe, le poser délicatement sur le plateau du tourne-disque, appuyer sur le bouton et attendre que le bras articulé se pose délicatement sur le premier sillon, écouter, retourner le disque lorsqu’il est terminé (environ aux 20-25 minutes parce que moins y’a de stock sur un côté, meilleure est la qualité), refaire l’étape précédente, remettre délicatement le disque dans son enveloppe et sa pochette, puis recommencer. Amen.
Un peu d’histoire
L’ancêtre du vinyle est le 78 tours. Il a été mis au point par l’Allemand Emile Berliner en 1887. Les premiers 78 tours ont d’abord été fabriqués en celluloïd, puis en shellac (oui oui comme le vernis à ongles!). C’est la pénurie de résine lors de la Deuxième Guerre mondiale qui a forcé les fabricants à utiliser le vinyle (polychlorure de vinyle ou PVC).
En 1946, la firme américaine Columbia invente le microsillon qui supplantera rapidement le 78 tours grâce à sa supériorité acoustique et technique (ayant un grain beaucoup plus fin, le vinyle permet de graver des sillons plus étroits et rapprochés). L’utilisation de cette matière synthétique thermoplastique a considérablement amélioré la qualité de reproduction sonore : réduction du bruit de fond, augmentation de la bande passante, de la dynamique et de la durée d’enregistrement, qui passe de moins de 5 minutes à 30 minutes sur un 33 tours. Commercialisés en 1948, les premiers disques microsillons contenaient des œuvres classiques de Mendelssohn et de Tchaïkovski.
L’âge d’or du vinyle se situe entre 1950 et 1980. À compter des années 1990, les ventes de vinyles ont dramatiquement chuté en raison de la popularité grandissante du disque compact.
Le vinyle revival
D’où vient le retour de l’intérêt pour le disque vinyle aussi appelé LP (de l’anglais long play), microsillon ou plus familièrement, galette? On peut entre autres remercier les DJ des années 90 qui l’ont maintenu vivant, toutefois, on peut penser que le retour en force du vinyle au cours des années 2010 découle d’un sentiment de nostalgie. Les grandes compagnies de disques se sont mises à rééditer une partie de leur catalogue en format vinyle et des groupes, dont Arctic Monkeys et Vampire Weekend, ont commencé à utiliser ce support. En 2014, les ventes de vinyles au Royaume-Uni ont dépassé le million d’exemplaires pour la première fois depuis 1996 et aux États-Unis, elles ont connu une croissance de 52 % pour atteindre un taux jamais atteint depuis 1991. Au Canada, elles ont plus que doublé depuis les cinq dernières années.
Une mode le vinyle? Non. Un bel objet? Oui. Mais surtout, c’est une « affaire de sentiments ».
Où trouver des vinyles?
Montréal
Paul’s Boutique (neufs et d’occasion)
112, avenue du Mont-Royal Est
Aux 33 tours (neufs et d’occasion)
1373, avenue du Mont-Royal Est
Québec
Le Knock-Out (neufs et d’occasion)
832, rue Saint-Joseph Est
Bouquinerie Rock’n livre (d’occasion)
375, rue Saint-Paul
Urban Outfitters (neufs)
509, rue Saint-Joseph Est
Où écouter des vinyles?
Montréal
Le Bleury – Bar à Vinyle
2109, rue de Bleury
Québec
Buvette Scott
821, rue Scott
Caroline Prud’homme, réviseure.