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Vignes en Ville : la femme derrière un projet qui donne soif!

L’an dernier, je vous parlais de l’importance de l’agriculture urbaine comme mouvement social, économique et environnemental dans nos villes qui fourmillent d’activités à forte empreinte écologique. Le laboratoire sur l’agriculture urbaine de l’UQAM (AU/LAB) est l’instigateur de nombreux projets audacieux en la matière, sur l’île de Montréal. Il a par exemple mis en place une grande ferme verticale sur le toit du Palais des Congrès, pour n’en nommer qu’un seul.

Si plusieurs projets sont avant tout expérimentaux, le verdissement d’une surface aussi importante que le Palais des Congrès a un impact écologique significatif dans la mesure où il permet de diminuer les îlots de chaleur, qui ont des répercussions néfastes dans les villes. Le laboratoire agit également à titre de chaperon pour certaines âmes ingénieuses qui souhaitent ériger un projet novateur ayant à la fois un intérêt scientifique et social.

… Ce qui m’amène à vous parler de vino! C’est par le projet Vignes en Ville, érigé par Véronique Lemieux, une jeune femme pétillante et débordante d’ambition, que le premier vignoble – urbain nordique sur toit en pot – au monde a vu le jour, toujours sur l’immense surface du Palais des Congrès. C’est de sa passion pour la viticulture (et l’élixir qui en provient) ainsi que de sa visite du premier vignoble sur toit au monde, Rooftop Red, à Brooklyn, NYC, que lui vint l’idée de mettre sur pied son propre vignoble urbain.

Issue du domaine du vin, Véronique était loin d’être étrangère à la vigne, d’autant plus qu’elle a pu parfaire, au cours des dernières années, des acquis en permaculture et en agriculture urbaine. Malgré son bagage nécessaire dans l’accomplissement d’un projet de cette envergure, un défi n’attendait pas l’autre; c’est, je crois, ce qui permet de faire carburer sa passion et sa soif d’apprendre. Quand tu es la première personne à te lancer dans un projet sans antécédents, tu dois te faire à l’idée d’être un cobaye pour l’humanité… et apprendre de tes propres échecs est inévitable. Heureusement, jusqu’à présent, il n’y a pas eu trop d’accrocs!

Le premier défi de notre viticultrice passionnée était de trouver la ou les vignes qui sauraient s’adapter à notre contexte climatique parfois éprouvant, mais également au contexte urbain particulier. Sans quoi, on s’entend, le projet n’aurait jamais même vu le jour! C’est donc avec ses 80 micro-vignes plantées en pots de géotextile (smart pots), issues de quatre cépages rustiques fréquemment utilisés au Québec, que Véronique a choisi de se lancer.

Parmi les plus grandes réussites de son vignoble, jusqu’à présent, on compte le terreau composé à 40 % de sable de verre d’anciennes bouteilles de vins recyclées, offert par Tricentris, qui œuvre en matière de développement durable. N’est-ce pas beau que d’anciennes bouteilles de vin contribuent à la mise en place d’un vignoble urbain… plutôt que d’aboutir en site d’enfouissement? Idéal pour le drainage du sol, le verre occupe de nombreuses vertus. Très écologique et sécuritaire pour l’humain qui le manipule, il demeure abrasif pour les insectes, diminuant drastiquement les probables envahisseurs sans devoir recourir à des pesticides plus chimiques.

Crédit photo : Catherine Kotiuga

Si le but ultime, qui s’échelonne sur plusieurs années, est d’éventuellement produire un vin « québécois » écologique en ville, Véronique a à cœur que celui-ci ait un goût intéressant, un goût d’ici. C’est pourquoi elle tenait à choisir des vignes québécoises qui avaient déjà fait leurs preuves en sols ruraux. On parle ici respectivement du Frontenac blanc, du Frontenac rouge, du Marquette et du Petite Perle. Si le Québec est déjà big shot en matière de bières, pourquoi ne pas en souhaiter autant en matière de vins?

À ce stade, le projet a quitté l’embryon, mais est encore tout jeune, tout petit. Je crois que je ne serai pas la seule à suivre avec assiduité l’évolution du projet Vignes en Ville, guidée par une femme ambitieuse qui un jour étanchera peut-être la soif d’innombrables Québécois.


Crédit photo : Véronique Lemieux

Tchin tchin à l’innovation sociale!

Crédit photo de couverture : Véronique Lemieux

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