Lâcher ou ne pas lâcher, là est la question. Quand j’ai commencé mon parcours universitaire, je me rappelle n’avoir eu d’yeux que pour la réussite. Dès mon entrée au bac, je rêvais déjà de la maîtrise ou même encore du doc. Quand on commence, on est non seulement motivé.e, mais on ferme aussi les yeux sur certaines habitudes de vie malsaines que la vie académique peut amener.
Je pense que c’est à l’université que j’ai personnellement perdu le plus de confiance en mes capacités. C’est difficile de rester confiante et motivée quand on se fait évaluer de façon si sévère pour la première fois. Au début, ce n’est pas si pire, on pense qu’on n’a qu’à s’améliorer, travailler plus fort, moins dormir – à ce moment, on a encore toute notre énergie. Le plus important est d’impressionner avec le plus d’implications et les meilleurs résultats, surtout si on souhaite avoir des bourses, une lettre de recommandation ou se spécialiser au cycle supérieur. Quand on a un but clair en tête, il peut être difficile de voir la situation de façon raisonnable, surtout de nos jours alors que la surcharge de travail fait partie des valeurs communes. Cela dit, avec le temps, le corps s’épuise et on perd cette adrénaline qui nous permet de tout surmonter.
À un moment, le corps lâche. C’est normal, on ne peut pas toujours dépasser ses limites. C’est à ce moment que je me suis vraiment posé la question, pour la première fois dans mon cursus universitaire : « Pourquoi? » Pourquoi est-ce que je mets ma santé en jeu? Mais encore plus important, est-ce que ça vaut vraiment la peine? Est-ce vraiment le métier que je veux faire dans la vie?
Cette étape est, à mon avis, décourageante mais nécessaire. Il faut parfois prendre une pause, prendre du recul, même si cette pause peut décevoir des gens ou mettre une tache sur notre dossier. Pour ma part, j’ai décidé de continuer et de ne pas lâcher. Cependant, je suis heureuse de pouvoir affirmer que je le fais pour moi, et non pour les autres.
Une chose est sûre, il faut arrêter de se donner cette pression de continuer quand notre corps ne peut plus suivre. Le pire qui peut arriver, c’est de se rendre compte qu’on mérite mieux dans la vie.
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