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Une histoire d'oeuf dans ma fenêtre – Par Gaëlle

Je suis au secondaire dans un collège pas pire du tout avec toutes mes amies, dans ma vie depuis la maternelle. Tout s’annonce bien. Je songe à dans des années, comme dans les films de Walt Disney.

Disons que c’est pas trop représentatif de ce qui s’est passé : une petite clique m’a prise comme cible pour m’en faire voir de toutes les couleurs. T’sais, l’option plutôt facile de rabaisser les autres pour se sentir un tant soit peu plus haut? C’est alors que j’ai réalisé que mon secondaire ne serait peut-être pas le conte de fées que je m’imaginais.

Je me souviens des nombreux « T’es laide Gaëlle » criés dans les corridors et qui résonnaient dans mes oreilles comme une cacophonie, de leurs regards ricaneurs lorsque je passais tout près avec mes livres, des niaiseries qu’ils chuchotaient (que j’ai même pas envie de répéter) et de tous les non-dits, les gestes. Puis, cette fameuse fois où ils ont pris la peine de venir chez moi pour lancer un œuf dans ma fenêtre de salon. Je les ai alors aperçus courir pour s’enfuir comme des voleurs. Ce terme leur va bien : ils volaient une petite partie de moi, chaque fois.

Se faire descendre sans arrêt quand tu forges ta personnalité, c’est comme si tu perdais 1000 points à l’école de l’estime de soi. T’essayes de les rattraper, mais c’est dur.

Ce qui m’a blessée, c’est de ne pas comprendre pourquoi. Qu’est-ce que j’avais fait pour qu’on soit autant sur mon cas?

N’est-ce pas paradoxal de croire toutes les stupidités qu’ils clament, alors qu’ils sont, en fait, totalement étrangers à qui je suis?

J’ai réalisé que j’avais absolument rien fait. Je le savais depuis le début, sauf qu’à force, j’en doutais. (Je ne leur avais même jamais adressé la parole.)

Enfin mon diplôme en main, je voyais avec plein d’optimisme les jours où je ne les croiserais plus en tournant chaque coin de corridors.

Avec le temps, tout s’est remis en ordre, et je n’y pense plus. Je leur avais déjà accordé trop d’attention pour ce qu’ils valaient.

Mon grand regret, c’est d’avoir gardé tout ça pour moi.

Je possédais pourtant un bon entourage, des amis et des ressources à mon école.

J’ai rien fait parce que j’avais honte. Tellement honte. À la place, j’ai subi. (Note ici : mauvais choix.)

J’aurais gagné à en parler. Une chose est sûre : il n’y a aucune gêne à avoir, c’est pas la personne qui subit qui est fautive.

Il faut dénoncer s’il te plaît, que ça t’arrive à toi ou que tu en sois témoin. Ne laissons pas quelqu’un qui souffre en silence seul.

Je suis convaincue que personne au grand PERSONNE ne mérite de se faire traiter ainsi. Parce que mon histoire, ça finit bien. Parfois, ça peut aller très loin, et les conséquences sont irrévocables.

À toi qui as lu cela et qui en as peut-être bavé à cause des autres, je te dis que tu es fantastique! Rien de moins, ‘sti. Que personne ne te laisse croire le contraire.

Bonne semaine!

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