On m’a toujours enseigné que « baiser » ou « faire l’amour », lorsqu’on est une femme hétérosexuelle, c’est obligatoirement se faire pénétrer par un pénis. S’il n’y a pas de pénétration, l’acte sexuel n’est pas complet. S’il n’y a pas d’orgasme à la suite de la pénétration, ce n’est pas normal. C’est ce que j’ai appris. Donc, je me sentais anormale de ne pas toujours avoir d’orgasme après la pénétration masculine. Je me sentais extraterrestre. Parce que personne ne m’avait appris quel était le rôle du clitoris dans l’atteinte de l’orgasme féminin.
Le clitoris a longtemps été dénié à la femme. Freud, pour ne nommer que lui, trouvait que cela ressemblait trop au membre masculin. Donc, le vagin, seul organe par lequel l’homme pouvait procurer du plaisir à la femme et assouvir le sien par la même occasion, a été placé au coeur de la sexualité féminine. Pourtant, le clitoris est la partie la plus sensible du corps féminin, l’organe à l’origine de l’orgasme. Malheureusement, il a longtemps été déprécié, Freud considérant que seul un orgasme vaginal serait digne d’une sexualité accomplie et adulte.
D’autre part, certains hommes ont été persuadés que leur membre sexuel était la source du plaisir de la femme et que celle-ci avait un orgasme à chaque relation sexuelle. Plus jeune, j’étais honteuse de ne pas avoir d’orgasme à chaque relation sexuelle. C’est seulement en parlant avec d’autres femmes que je me suis rendu compte que non, je n’étais pas anormale. J’étais loin d’être la seule femme à ne pas avoir d’orgasme à chaque ébat sexuel ou à avoir un orgasme qui n’était pas toujours dû à la pénétration masculine.
Une relation sexuelle se veut égale. Autant l’homme que la femme devraient en retirer du plaisir. Ce plaisir ne se résume pas toujours à l’atteinte de l’orgasme et doit être vécu tout au long de l’acte sexuel. Alors, pour le maximiser, on inviterait les hommes à explorer davantage le clitoris de leur partenaire plutôt que seulement leur vagin. On inviterait même la femme à montrer à l’homme comment lui faire réellement plaisir. Tout est une question de partage. D’ailleurs, les orgasmes clitoridiens sont beaucoup plus nombreux que les vaginaux. Une rumeur voudrait même que l’orgasme vaginal n’ait jamais existé, les orgasmes eus lors de pénétrations vaginales étant seulement dus à la pression faite sur l’organe clitoridien.
Bref, une langue ou des doigts sur un clitoris, plutôt que seulement un pénis dans un vagin, peuvent faire en sorte que la femme apprécie davantage l’acte sexuel et qu’elle le considère plus complet que lors d’une pénétration vaginale, où le clitoris est peu excité.
Sources consultées :
OLIVIER, Christiane. Les enfants de Jocaste : l’empreinte de la mère, Paris, Éditions Denoël, 1980.
« Orgasme clitoridien et vaginal », Le Journal des femmes
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