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Une bitch dans ton placard – Par Noémie Rousseau

Le secondaire I, c’est un moment où, malheureusement, on se laisse influencer pour un rien. Tous les jours, malgré moi, j’étais exposée aux filles « hot » de ma classe et comme je voulais leur ressembler, je faisais comme elles. Un jour, elles se sont mises à proclamer haut et fort qu’il fallait porter des strings parce que sinon, on était que des poches avec des « parachutes de grand-mère ». Absorbant leurs paroles comme du lait, je suis donc allée au centre d’achat avec mon amie, je lui ai timidement remis 10 dollars et elle est entrée dans un magasin pour en ressortir quelques minutes plus tard, avec deux choses horribles triangulaires, dont un noir et rose, garni d’un imprimé de dragon. Quoi de plus vulgaire pour la jeune fille que j’étais. Comme il n’était pas question d’être vue comme une loser, je les ai donc portés chaque fois que j’avais des cours d’éducation physique et que je devais me changer devant ces filles dans le vestiaire. Pour être plus précise, trois fois par semaine.

En plus d’avoir eu l’air de celle qui porte toujours les mêmes sous-vêtements, je devais les laver secrètement à la main pour ne pas que ma mère les découvre dans le lavage et j’ai dû, par la même occasion, gérer mes problèmes de craque de fesse qui brûle comme le feu, toute l’année, juste pour être cool.

Pourquoi je vous raconte ça? Maintenant que je me suis autohumiliée, je me sens plus à l’aise de rire des autres, en particulier les hommes et leur relation compliquée avec la mode. J’ai besoin de faire ma bitch et de rire de certains styles vestimentaires douteux qui devraient être rayés à tout jamais de la carte. Je sais que les gars s’en moquent des nouvelles tendances et que s’ils ont à choisir entre le Guide de l’auto ou un Vogue Italie, la réponse va être évidente, sauf qu’il y a moyen d’éviter certains éléments de la garde-robe qui font mal paraitre les hommes, qui eux, ont réellement bon goût.

Et si on commençait avec les tripeux de musique heavy métal? Je veux dire, t’as le droit d’aimer Iron Maiden ou Slayer, sauf que t’es pas forcément obligé de t’inspirer du groupe pour t’habiller. Moi, j’aime bien Kiss, mais vous allez jamais me voir arriver dans l’autobus en sortant la langue comme un démon avec le visage beurré. Le t-shirt du band qui date des années 80, ça passe, mais pas quand il t’arrive en haut de la ceinture, avec des trous en dessous des bras. C’est pas charmeur et ça me donne juste le feeling qu’il doit se produire la même chose pour tes bas et tes sous-vêtements. Des couilles qui pendouillent dans une vieille paire de bobettes lousse pas de fond, non seulement ça mériterait une contravention de style, mais aussi un sabot de Denver dans les shorts.

C’est pareil pour ceux qui aiment la musique Rap. Encore une fois, j’ai de la misère à comprendre, oui, t’aimes ça le bling-bling que tu vois dans les clips de tes artistes préférés, mais toi, à moins que t’ailles une Maserati qui t’attend dans le driveway avec des pitounes qui se font aller le booty, t’as pas le droit de porter des jeans aux genoux avec un logo de diamant brodé sur les poches. Ce n’est pas pour rien qu’on ne retrouve presque plus de boutique Freedom, car la marque Avirex, c’est officiellement laid depuis 2005. Évolue. Ça vaut aussi pour les chaînes dans le cou, c’est beau quand c’est subtil, simple et discret, tu n’es pas sensé être responsable de l’épuisement du minerai dans une mine d’Afrique du Sud à toi tout seul.

Et que dire des travailleurs de la construction… sur un chantier, c’est permis de porter des grosses bottes qui laissent des traces, une camisole blanche tachée et un vieux jeans déchiré qui mérite juste d’être jeté dans un feu, mais en société, à l’épicerie, tu peux laisser ça de côté dans ton pickup, même si ce n’est que pour acheter une caisse de 24 de Budweiser. La leçon reste identique pour les jeunes professionnels, un cinq à sept en veston cravate c’est parfait, un dix à trois en jouant au billard, c’est moyen, surtout que, je fais pas confiance à vos pantalons serrés au niveau des fesses; j’aurais peur que tout déchire en essayant de rentrer la huit au coin.

J’ai l’impression qu’il y aussi certains hommes qui ne décrochent pas encore de l’émission de téléréalité Jersey Shore, même si ça fait 5 ans que les DVD de la série sont en spécial à 4,99 dans un bac poussiéreux au Wal-Mart. Le trop-plein de gel dans les cheveux c’est l’équivalent d’un trop-plein de fond teint chez la femme, c’est dégueulasse et inflammable. Si tu veux un look naturel, il existe plusieurs produits pour homme qui ne donnent pas l’effet « dur et mouillé », il suffit de demander à ta coiffeuse. Je crois que la société a assez ri des v-necks pour que je skip le sujet, mais souvenez vous, un chandail avec un petit plongeant c’est cute, en autant que cela ne comporte pas des logos comme Ed Hardy ou Lucky 7…On dit que le vrai Ed Hardy a changé d’identité parce qu’il était plus capable.

Dernière chose, la mode hipster….ça se passe de commentaire. De toute façon, les hipsters ne savent pas eux-mêmes qu’ils sont hipsters.

Bonne fin de semaine les amis et n’oubliez pas, l’habit ne fait pas le moine, mais personnellement, je n’ai jamais vu un moine portant une belle chemise propre, un beau pantalon propre… et qui gâche tout avec une casquette.

Alexe Raymond, réviseure, raymond.alexe@gmail.com

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