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En écrivant cet article,
Je tiens à rendre hommage à une femme merveilleuse. À toi, maman, j’aimerais te dire merci. Merci d’avoir été ma maman, de m’avoir aimée d’un amour inconditionnel, d’avoir toujours été auprès de moi, autant dans mes réussites que dans mes échecs.
Tu as été ma première admiratrice, la première à croire en moi.
Aujourd’hui, maintenant adulte, j’ai des remords. Je m’en veux de t’avoir trop souvent tenue pour acquis, de m’être trop souvent mise en colère contre toi à cause de tes agissements, qui avaient pour simple but de me protéger. Maintenant, je comprends pourquoi tu agissais ainsi. À tes yeux, j’étais d’une importance inestimable. Sache que je suis désolée, maman, pour toutes les fois où je t’ai fait pleurer, pour les fois où je t’ai fait douter de ton rôle de mère, pour toutes les fois où tu t’es demandé ce que tu avais fait de travers.
Tu as reçu si cruellement les ravages de ma crise d’adolescence remplie d’insultes, de colère et d’absence d’amour. Tu ne méritais pas ça, si seulement j’avais su. Malgré toute cette haine, tu étais toujours là, à mes côtés, à m’aimer et à me supporter. Tu étais ce qu’il y a de plus beau sur terre et tu étais ce que j’avais de plus précieux.
Tu étais tellement exceptionnelle, maman.
Tu aimais ta famille plus que tout, il ne pouvait pas se passer une journée sans que tu nous en fasses la preuve, que ce soit par tes « je t’aime » ou par tes petites attentions. Nous étions constamment remplis de ton amour. Tu t’es surpassée dans ton rôle de mère .
Lorsque je te regardais, je voyais une femme qui était toujours heureuse et souriante, une femme qui était appréciée de tous. Bien que tu possédais peu, tu trouvais toujours le moyen de donner beaucoup. Que ce soit en biens matériels ou simplement par ta présence, tu étais toujours disposée à aider ton prochain.
Puis, un jour, tout a basculé. Je me souviens encore de cette journée fatidique. J’avais 14 ans, j’étais une pure adolescente en plein dans sa crise, où un simple « non » pouvait générer un ouragan de catégorie 5. Cette phase où presque tout évènement, anodin ou catastrophique, devenait pire qu’une fin du monde.
Ce jour-là, j’ai rudement pris conscience qu’il y avait bien pire que mon petit problème d’adolescente en rébellion contre la terre entière. Ce jour-là, maman, tu m’as annoncé que tu étais atteinte d’un cancer du sein.
L’annonce a été brutale. Les mots « j’ai le cancer » ont résonné dans ma tête, causant une telle réaction dans mon cerveau. Plus rien ne fonctionnait, comme si le monde s’était soudainement arrêté : plus de sons ni d’images, mes yeux fixaient le vide. Je n’arrivais plus à supporter mon corps, mes genoux défaillaient à leur seule tâche qui était de me supporter.
Le mot cancer, celui qu’on entend dans les campagnes de sensibilisation à la télévision. Maintenant ce n’était plus l’histoire émouvante des gens à la télé, ce jour-là c’était la tienne, maman.
Tu étais mon guide et tu étais maintenant atteinte d’un cancer de grade 4, une phase avancée de la maladie. Malgré son ampleur, tu étais prête à te battre pour vivre. C’est avec une force de caractère indéfinissable que tu as entamé ta nouvelle réalité.
Tu as amorcé les séries de traitements de chimiothérapie et de radiothérapie avec une attitude positive, toujours avec un gros sourire au visage. Pendant que tous tes proches étaient dévastés par la nouvelle, toi, maman, tu étais rayonnante, débordante de positivisme, prête à relever chaque défi et chaque personne une par une, malgré le fait que tu vivais l’enfer total à l’intérieur de toi.
Tu étais tellement magnifique, tu aimais prendre soin de ton apparence : chaque matin, tu pouvais passer un moment devant la glace, à te maquiller et à t’arranger les cheveux, en ayant toujours pour but d’être à ton meilleur . À un moment, tu as dû faire face aux ravages de la chimiothérapie, dont la perte de tes cheveux blonds. Même si tes cheveux étaient une partie importante de ta féminité, tu as traversé, encore une fois, cette épreuve avec un positivisme remarquable. Tu as su t’adapter rapidement à ta nouvelle apparence. Tu trouvais même le temps de rigoler en disant que ça te faisait gagner du temps le matin, en plus de pouvoir avoir plusieurs look différents vu la variété incroyable de foulards.
Les mois ont passé, tout comme les saisons et les séries de traitement qui viennent avec leurs effets secondaires. Mais ils faisaient effet, car le cancer était beaucoup moins présent. Puis, le mot rémission fut enfin prononcé par tes oncologues, le cancer avait enfin disparu.
Un mois, cinq mois, six mois, puis 12 mois.
Et le mot récidive a été prononcé.
En effet, le cancer était de retour, cette fois-ci d’une agressivité beaucoup plus importante. Il portait également un nouveau nom : cancer des os avancé. Il avait comme caractéristique d’être le plus douloureux.
Comme pour la première fois, cette guerrière en toi était prête à se battre pour vivre, simplement armée de courage et d’une force inimaginable. Tu as su faire face à ce deuxième cancer de façon positive. Même étant malade, tu étais reconnaissante d’être en vie, tu profitais celle-ci et ta devise était « un jour à la fois ». Malgré la douleur intense, tu souriais sans te plaindre.
Tu as combattu jusqu’au bout, tes armes n’étant plus assez puissantes contre la maladie, tu as perdu ta bataille en septembre 2016, ayant vécu 45 années à ne faire que le bien sur cette terre.
Ton combat m’a beaucoup appris sur la vie. Tu resteras gravée dans mon cœur à tout jamais.
De ta fille qui t’aime
Par Mélissa Roy