Dernièrement, je suis allée dans un spa qui était perché en hauteur. Sur le dessus des gratte-ciel, là où on voit les choses d’un point de vue duquel elles ne sont pas censées être vues.
Évidemment, il n’en fallait pas plus à ma vieille âme poétique pour partir dans ses songes. J’ai commencé à penser à tous ces gens mouvementés que j’observais de façon si détendue.
Je suis quelqu’un qui est très entouré. Je suis proche des gens. Je n’aime pas l’entre-deux, je n’aime pas avoir des « connaissances ».
Je bâtis des relations avec des piliers très forts, aux tendances indestructibles.
Je ne reste pas en surface, je vais profond. Je connais très bien mes personnes et je les laisse me connaître également.
Je veux connecter avec elles. Nous sommes entourés de beaucoup de faux. Il y a beaucoup de mise en scène, de simulation.
Pour ma part, je recherche du vrai que je retrouve dans les yeux sincères de quelqu’un qui me parle de quelque chose qu’il aime ou encore d’une blessure antérieure.
Là-haut, bien perchée près des étoiles, je me suis principalement dit que, de ce point de vue, on était vraiment tous pareils et très petits. Par la suite, j’ai pensé que c’était sans doute le point de vue que je devrais avoir en permanence puisque qu’il est exact.
On joue aux différents alors qu’on soupire tous avant de se coucher en se disant que c’était une grosse journée. On joue aux différents alors qu’on a tous des maux qu’on ne réglera jamais, des blessures qui ne veulent pas cicatriser. On joue aux différents alors qu’on s’est tous questionnés, alors qu’on s’est tous remis en question. On joue aux différents alors que nous avons tous ces journées où on préférerait écouter nos séries préférées emmitouflés dans des couvertes avec ce qui nous réconforte le plus. Des différents qui ont tous perdu des gens trop importants à cause d’actions auxquelles on n’a pourtant pas accordé assez d’importance.
Je me suis dit qu’au lieu de comparer ce qu’on a de différent avec quelqu’un lorsqu’on le rencontre, on devrait plutôt se concentrer sur ce qu’on a de pareil.
Je ne joue pas à la différente. Je ne joue pas à la forte, à l’insensible.
Je joue à l’accessible, je joue à la gentillesse, à la douceur et à la vulnérabilité. Je ne veux pas garder une distance avec les gens que je rencontre, je veux connaître les jeux de leur cœur en un coup d’œil. La complexité de leur être m’inspire.
Un jeu de construction. Les piliers ont donné naissance à une cabane, pas mal moins haute que celle où j’étais ce soir-là.
Assez basse pour que n’importe qui puisse venir prendre un café.
Tout juste assez haute pour me laisser dans les nuages.
Raconte-moi nos points en commun.
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