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Technologie contemplative : les femmes et les robots

Le programme double Technologies Contemplatives frôle les planches de l’Édifice Wilder du 8 au 11 février avec les pièces Kaléidoscope et Èbe. Présentées par Tangente, les chorégraphies allient corps et technologies pour créer des univers hybrides entre la machine et la chair.

Dévoilée dans l’espace orange, la pièce Kaléidoscope de Kim-Sanh Châu débute tout en douceur. Assis sur des coussins à même le sol, le public est entraîné lentement dans le déploiement des « corps qui s’ouvrent dans une lenteur florale », pour reprendre les mots poétiques de Châu. Les interprètes, Ariane Dessaulles et Melina Stinton, passent d’un état catatonique, quasi robotique, à des mouvements plus élancés, larges et sensuels. Sur une trame sonore de boîte à musique, les figurines de ballerines évoluent tranquillement vers une inquiétante étrangeté qui s’accroît alors qu’elles glissent vers le public pour lui tendre des lunettes aux lentilles déformantes. La scène ensuite se multiplie, les danseuses dorénavant nombreuses ondulent au milieu du public, rappellent l’impression qu’on avait, enfant, en plissant les yeux devant les lampadaires. La conception sonore de Baccam et Côté, additionnée des vidéos de Vallée, nous amène dans un univers aux frontières lynchiennes. Enfin, Kaléidoscope est une immersion réussie, qui nous rassemble et nous rappelle qu’il faut plus d’événements lors desquels le public entre en communion avec l’art, et ce, assis en chaussettes.

On se déplace ensuite vers l’installation robotique de Patrick Saint-Denis, composée de cinq accordéons qui s’essoufflent. Montées sur des roulettes, les sculptures musicales prennent alors vie, en entrant en contact avec la chorégraphe et danseuse, Sarah Bronsard. On a vite l’impression d’être placés devant une danse entre la femme et les machines, souffle contre souffle. Les pulsations des gros poumons métalliques, accordés aux pas de flamenco de Bronsard, se répondent tantôt avec violence, tantôt en toute douceur. À la manière des marées qui vont et viennent, les jeux d’intervalles des sons et des mouvements créent une communion qui rend bien vite l’installation vivante, organique. L’élégance de Bronsard, mariée à l’ingénierie de Saint-Denis crées ensemble un moment suspendu, un instant de science-fiction qui allie danse et technologie d’une belle façon.

Photo de couverture : source

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