T’as réussi. Ce que d’autres ont échoué. Mais toi, t’es spécial. Toi, t’es fort comme Hulk. Toi, t’es beau comme Thor. Après avoir traversé trois galaxies et démoli deux murs de pierres, t’es arrivé en plein centre. L’atterrissage a été brusque. Ça m’a toute shaker en dedans. Mes signes vitaux ont chuté. Je pensais que j’étais malade. Mais c’était juste toi, qui venais d’entrer avec tes Converse pis ton sourire innocent, pas conscient du tremblement de terre que tu venais de causer.
Peu à peu t’as pris ta place. Tu t’es mis à l’aise. T’as comme parti ta petite planète sur mon cœur-de-pierre-pu-si-solide-que-ça. T’as planté des fleurs où je savais même pas qu’il restait encore de la vie. Ç’a pris du temps avant qu’elles poussent. Beaucoup de travail aussi. Tu pourrais sûrement gagner un prix Nobel de la patience. Pis aussi un autre pour ton odeur. Genre te sniffer le cou est plus efficace que mes antidépresseurs, même quand il est 4h du matin et que tu sens le fond de tonne.
Pis quand je te joue dans barbe pis que tu ronronnes, ça me donne chaud partout. Je te jure, un ours polaire pourrait pas plus me réchauffer le cœur.
D’habitude je suis plus du genre chat sauvage, mais toi t’arrives pis je me laisse flatter. Pis le pire c’est que j’aime ça. Mais la vérité c’est que j’ai ben peur. Peur de toi. De moi. De nous. De tout ce qu’il y a entre ça. De nous si ça marche. De nous si ça marche pas. De tout le pouvoir que t’as sur mon cœur-de-pierre-devenu-de-la-guimauve. Du sprint vers la sortie de secours que tu vas faire quand tu vas voir que j’ai des griffes pis des bouts de poil ben maganés sur mon dos de félin.
Pis j’pas bonne là-dedans. Je veux dire, dans l’amour pis ces autres affaires-là. Je suis pas bonne pour en donner. Pour la recevoir non plus. Mais je pense que ce que mon corps essaie de me dire, c’est que j’taime ben. Pas mal, en fait.
Fait qu’en tout cas, t’es arrivé en plein centre comme ça, sans t’annoncer. T’as percé mon gros gros cœur de pierre, pis j’espère que c’est pour y rester.
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