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À la base, la période des vacances est dédiée au repos et au ressourcement. Elle devrait donc nous permettre de récupérer un peu d’énergie en l’espace de deux ou trois semaines après nous être démenés tout le reste de l’année et avant de recommencer à nous épuiser. Sympa, non ? Dit comme ça, ça donne juste envie de transformer ses vacances en cure de sommeil. Mais ce n’est pas ce qui se passera, parce que le fait est que notre mindset axé sur la performance ne nous quitte jamais vraiment, même en congé.
« Qu’est-ce que tu as fait durant tes vacances ? » On a tous déjà posé ou entendu cette question. Elle semble banale à première vue, mais elle en dit long sur ce qu’on attend des vacances annuelles. Elle sous-entend qu’il faut FAIRE quelque chose, être dans l’action et non dans la passivité. Avez-vous remarqué que si on a enchaîné les sorties, les événements et les projets, on sera beaucoup plus enclin à faire le récit détaillé de son congé que si, à première vue, on n’a pas fait grand-chose ? Mais quand on a choisi de prendre ça relax, est-ce qu’on a raté nos vacances pour autant ? Est-ce que celui ou celle dont le fil Instagram est bourré de clichés de voyage a « réussi » les siennes ?
Il est vrai que la tentation est grande après des mois de travail sans relâche de condenser en deux semaines tout qu’on n’a pas le temps de faire habituellement. Après tout, avec des horaires réglés au quart de tour à l’année longue, ce n’est pas simple de faire une place de choix aux loisirs. Les vacances semblent alors être l’opportunité idéale pour se rattraper. Sauf que la plupart du temps, quand on tombe en vacances, on tombe aussi de fatigue. Et ce n’est pas vrai qu’on a tous besoin de partir en roadtrip pour refaire le plein. Et si le succès de nos vacances ne reposait pas sur ce que l’on a fait, mais plutôt sur l’état dans lequel nous en revenons ?
Slaque la pression
Les vacances, ce n’est pas juste un congé de boulot. C’est un congé de planification, d’organisation, de pression quotidienne. C’est un hommage au laisser-aller, au flânage et à l’oisiveté. De ce lâcher-prise peuvent naître des réflexions fécondes, des nouvelles idées, des remises en question nécessaires. À l’ère de l’accélération incessante, l’errance intellectuelle est perçue comme une perte de temps, alors qu’elle demeure indispensable à notre créativité et à notre épanouissement. Si on ne permet jamais à son esprit de se poser un peu n’importe où, qu’on le garde occupé sans relâche, il est fort probable que notre réservoir d’énergie ne se remplisse pas efficacement.
Pour une fois dans l’année, permettons-nous de nous libérer des horaires rigides. Laissons place à la spontanéité, à nos envies soudaines. Laissons notre instinct nous dire ce qui est bon pour nous. Si on s’arrête pour écouter son corps et son esprit, on saura ce dont on a besoin pour refaire le plein d’énergie.
Et pendant qu’on y est, pourquoi ne pas prendre congé des réseaux sociaux ? S’il y a perte de temps, c’est ici qu’elle se trouve. Nos vacances sont trop précieuses pour les consacrer à l’aliénation du scrolling et à l’inévitable réflexe de se comparer aux autres.
Un choix à faire
Être occupé sans arrêt, travailler à temps plein, c’est presque banal tellement c’est commun. Mais force est d’admettre qu’on manque tellement de temps de qualité que lorsque les vacances arrivent, on consomme les loisirs de façon boulimique. Or, on ne devrait jamais laisser le travail et les tâches quotidiennes nous épuiser autant. Durant toute l’année, si on consacrait plus de temps au divertissement, à la vie sociale et à la détente, si on travaillait moins, si on priorisait ses projets personnels, on ne se mettrait pas autant de pression quant à la « réussite » de ses vacances. Après tout, à choisir entre avoir le sentiment de réussir ses vacances de trois semaines ou celui de réussir sa vie au quotidien, je choisis la deuxième option. Et vous ?
Allez, bonnes vacances tout le monde ! ?
Source: Pixabay