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Survivre à Drummondville

Je passe beaucoup de temps en région. Mes parents habitent à Drummondville. C’est super tranquille. Une grande maison en briques rouges presque centenaire à côté du centre-ville, qui essaie de survivre contre les grands magasins qui poussent comme de la mauvaise herbe.

Je marche sur la rue Lindsay. Les bâtisses sont tristes. Plein de locaux à louer à des prix dérisoires. Le karaoké vient de fermer. Je me souviens de cette femme trans dans la cinquantaine qui chantait si bien en anglais. Elle était étincelante de beauté. Je l’imagine chanter sous la douche depuis que la place a fermé. Ils vont remplacer le karaoké par un stationnement. Un autre salon funéraire s’est installé juste en face. On dirait que la ville est en train de crever.

J’ai mal à ma région. La place où j’ai passé la majeure partie de ma vie. À me chercher, à grandir avant de m’exiler à Montréal comme bien d’autres jeunes avant moi. Je ne sais pas si j’ai eu le courage de partir ou plutôt la frousse de rester. Heureusement, il existe des personnes merveilleuses qui croient encore au centre-ville et veulent le faire vivre à nouveau.

La librairie indépendante Tourne la page, en plus de vendre des livres abordables, organise une collecte de fonds annuelle pour La Tablée populaire, qui vient en aide aux plus démunis. Le local est minuscule, mais ô combien accueillant. De grandes bibliothèques en bois longent les murs jusqu’au plafond. La propriétaire est une perle. Elle écoute les gens, donne des nouvelles, participe à la vie de quartier. On la sent impliquée, vivante.

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Chèvre et Pommes est un nouveau café à vocation artistique et communautaire. Il y a de tout ici, et c’est ce qui fait son charme. Des livres, des tableaux, des poteries, des poèmes, du matériel pour bricoler, des jeux de société, des cours de langue, des cours de yoga, de la musique relaxante et un superbe menu grilled cheese! L’endroit est idéal, mais ça ne bouge pas assez selon la propriétaire. Elle espère organiser des shows de musique bientôt.

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Car à Drummondville, chaque personne a ses habitudes, et le rythme est plus lent qu’à Montréal ou à Québec. Les gens travaillent et passent du temps avec leurs familles, plus souvent à la maison qu’autrement. C’est difficile de démarrer un nouveau petit commerce. De rassembler les gens dans un nouveau lieu. D’oser l’art. La littérature.

J’aime écrire à Drummondville. Pour la tranquillité, les souvenirs d’enfance et le côté humain. Pouvoir jaser un peu et échanger avec les gens du quartier. Quand il n’y a rien à faire, tout est à inventer. C’est là que j’arrive avec mon cahier et mes crayons. J’observe et je trouve l’inspiration.

Drummondville, ne meurs pas s’il te plaît. Il reste tant de choses à écrire.

Par Simon Poirier

Image de couverture : Ambivalent Yours

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