Ces temps-ci, mes crépues, j’ai beaucoup de questions qui me passent par la tête. Mon amie Syd dit que c’est parce que j’ai le blues de mars. J’espère qu’elle a raison. Un bon mardi, même, j’ai écouté, back to back, Mary and Max, The Wall pis Annie Hall. T’sais veut dire, je feel deep. Deep mais pas depress. Je suis en crise existentielle.
Je m’interroge au sujet de plein d’affaires. Des fois, je pense à la vie. Je me dis qu’au bout de la vie, y’a la mort, mais que c’est pas vraiment grave, parce que les gens qui sont morts, y’ont pas de peine d’être mort. J’ai la réflexion à large spectre : naissance, passage et mort d’une crotte dans l’univers. Je trouve ça plate, mais trippant en même temps, d’être une crotte dans l’univers. Je trouve ça rassurant, mais frustrant, un peu.
Des fois, je pense à l’amour. Je me demande c’est quoi, dans le fond, l’amour. J’hésite entre un sentiment, un talent, pis une job à plein temps.
Cet hiver, lors d’une soirée où le mercure se baladait dans les -30 (ah! ces délicieuses soirées), j’ai pensé au temps qui passe, au vieillissement. C’était la première fois, je pense, que je pensais au temps. La première fois que j’avais l’impression de savoir c’était quoi de prendre de l’âge. Ma mère m’a dit que je pouvais pas le savoir avant d’avoir 30 ans.
Je suis en crise existentielle, mais je sais pas pourquoi. J’hésite.
Je me dis que c’est peut-être parce que j’ai bu, lu du dark, wrong-frenché, pis parce que les quatre pieds de neige dans la fenêtre de mon appart me cachent du soleil depuis un mois.
C’est peut-être aussi parce que je manque de vitamines, de sommeil pis que je sais pas quoi faire de ma peau… ou parce que je peux pas prendre mon bain, parce qu’il est dirty en Saint-Luc.
Vous le savez, prendre des bains, c’est la clef de ma santé mentale…
En tout cas, tout ça pour dire que je feel peut-être un peu bad, mais que je suis pas du genre à me laisser dériver vers la détresse. No way! C’est pour ça que je me suis rabattue sur un programme que j’ai créé pour m’auto-remonter-le-moral. On n’est jamais mieux servi que par soi-même, qu’ils disent.
PROGRAMME SPÉCIAL « SURVIS À TA CRISE EXISTENTIELLE, MANNE »
1. Écouter la série Derek (sur Netflix)
Je vous le dirai jamais assez. C’est tellement beau, les acteurs sont tellement bons, les dialogues sont tellement parfaits, pis vrais, pis percutants, pis drôles, pis merveilleux que cette série-là redonne foi en l’humanité. Juré, craché.
2. Planifier son prochain voyage.
Quoi de mieux que d’avoir des projets plus lumineux que d’augmenter sa cote z de 0.4?
3. Aller manger chez sa mère une fois par semaine, ramener les restants!
… Pis un pot de sauce à spag, tant qu’à faire. Réconfort, here I am!
4. Faire du sport
Je pensais jamais dire ça, parce que faire du sport, je trouve ça dull d’habitude (dull, dull, dull, dull, en fait). Mais comme dirait quelqu’un dont-je-m’en-souviens-pu-tellement-sa-phrase-est-devenue-un-adage-chez-nous (c’était peut-être mon cousin?), « l’action diminue la tension. » C’est bon pour tou-te, la santé, l’anxiété, la déprime saisonnière. Mets tes souliers de course tite fille, pis va-t-en faire le tour du bloc.
5. Déneiger la fenêtre du salon, faire le ménage de sa maison
Pis laver la salle de bain. (Cher bro-loc, si tu lis ceci, sache que la neige dans la fenêtre du salon me fout le cafard ben raide, mais que je sais pas où est la pelle.)
6. Appeler ses amis, ses matantes, sa grand-mère, son père, ses cousines…
Même si t’hais ça parler au téléphone (je te comprends), fais donc l’effort d’appeler tes proches. Ça fait du bien, pis je sais pas pour vous, mais moi, après, j’ai le sentiment du devoir accompli. C’est important d’updater les gens qu’on aime.
7. Faire un traitement de blanchiment des dents avec un Siwak.
Parce qu’il paraît que ça fonctionne vraiment, que ça redonne du peps à la dentition, pis que ça coûte généralement rien qu’un ou deux dollars.
8. Prendre un bain, mettre des bulles dedans
T’sais, un restant de Saint-Valentin, comme une licorne magique. Wink, wink!
9. Faire un casse-tête 1000 morceaux
Ou n’importe quoi pour se changer les idées, pour se concentrer sur quelque chose d’inoffensif.
10. Prendre une journée de congé, pis pas se sentir coupable
Personne peut se reprocher de prendre du temps pour soi une fois de temps en temps. Ça fait du bien de se reposer, pis la pire affaire qui peut arriver, c’est qu’on en ressorte plus efficace et finalement reposé.
Salut mes crépues!