Mois de mars, hors de la ville, fin d’après-midi
Le renouveau s’immisce tranquillement dans le paysage;
Amenant avec elle sa sirupeuse odeur printanière.
Débouillant peu à peu la nature de sa gelure hivernale;
J’assiste à la renaissance d’une nature engourdie.
La glace se liquéfie mollement; L’eau s’unit à la terre;
Mes bottes se mélangent à la boue.
Une chemise à carreaux recouvre mes épaules; Soigneusement sélectionnée pour l’occasion;
L’uniforme traditionnel de l’ancien qui perdure dans le temps.
Les acéracées se sont endimanchées; La sève orne leur enveloppe, les recouvrant de sa dorure ambrée. Tous bien mis pour leur instant de gloire;
Une forêt d’élégance munie de ses parures festives.
Réduction, évaporation Je tournoie soigneusement mon bâton de bois dans ce liquide refroidi sur neige; Délicatement posée sur mes lèvres, cette substance alimentaire s’affuble de douceur;
Un temps aux saveurs sucrées.
L’air printanier cajole mon visage; Les outardes hurlent leur retour dans le ciel;
Être bien.
** À l’intérieur, De longues surfaces planes se sont garnies de leurs assises communes;
Allongées sur chacun de leur côté.
Les lampes à l’huile décorent les murs;
Elles serviront à éclairer l’obscurité qui ne devrait plus tarder à se présenter.
L’odeur du feu de poêle valse avec celle du lard.
La convivialité englobe l’espace;
Contenue dans cette ossature de bois, elle se dépose sur chaque table.
Une chorégraphie désagencée d’êtres entremêlés; Les plateaux qui tournaillent au rythme des estomacs affamés,
Affamés de la faim qui semble ne pas avoir de fin.
Une combinaison de sons folkloriques se fait entendre
Un mélange discordant d’échanges spontanés s’y joint.
La cacophonie du plaisir aphonique
Confettis de gaieté
L’excitation, le plaisir, les traditions.
La famille, les ami.e.s, les réunions,
Je veux exister dans ce constant moment de bonheurs légers.