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St-Roch pis mes émotions – Par Noémie Ouellet

J’ai froid, j’ai le regard vide, les yeux dans l’eau pendant que tu t’en vas. Je te réponds pas.

Tu reviendras pas.

Tu m’appelleras sûrement pas.

Je pense pas que tu me texteras non plus.

Tu auras pas les mots à me dire. Ceux qui me rassureraient.

Tu vas rien dire.

Tu vas partir de même.

Sans aucune trace d’un quelconque ressenti.

Pis moi je reste là, avec toutes mes émotions. Le cœur au bord des lèvres, le goût de partir à la course et de ne plus jamais m’arrêter, ou de m’arrêter seulement quand je sentirai plus rien.

Je savais.

Maintenant, je sais plus.

Je sais même pas si tu vas penser à moi. Même pas si j’ai une valeur signifiante pour toi.

Aucune criss d’idée si ça te fais quelque chose de voir à quel point tu me move.

Tu me dis que c’est beau de ressentir tout ça. Je te dis que c’est vraiment plus beau quand tu fais juste le regarder et que tu le sens pas, toi.

J’ai le goût de pleurer couchée dans un banc de neige à Saint-Roch. Crier pour tenter de faire partir quelque chose sur lequel je suis incapable de mettre un nom.

J’avais l’impression de toucher le bonheur du bout des doigts.

L’impression.

C’est pas la réalité ça.

C’est comme recevoir un coup de pied en plein ventre.

En l’espace d’une heure, passer d’un high à un feeling de vouloir tout décrisser.

Je regarde mon téléphone en sachant pertinemment qu’il ne sonnera pas. J’espère même si ça n’arrivera pas.

Pour me prouver que tu vaux autant que ce que je pense que tu vaux.

Je me sens comme la pire conne. La fille qui a pas été wise. Celle qui t’as fait confiance, mais qui aurait peut-être pas dû. Celle qui t’a dit comment elle se sentait pour vrai. Qui s’est compromise parce qu’elle pensait que tu valais la peine. Celle qui a cru ce que tu lui as dit. Qui a pensé que tu voulais pour vrai. Tu m’as fait croire que ça se pouvait. Après avoir enfin atteint la quiétude d’être toute seule. Après avoir passé par-dessus ma peur de m’engager, ma peur de me faire niaiser. J’avais accepté de te donner du temps.

Pour finalement me faire sacrer une claque dans’ face.

Comment tu peux dire à quelqu’un que tu l’apprécies autant, être aussi intimement proche et à la fois pas être sûr de ce que tu fais. Pour moi ça se fait juste pas.

Je t’ai donné mon moi le plus vrai.

Je peux juste pas, juste plus te regarder dans les yeux.

Comment je peux autant avoir le goût que tu t’en ailles et à la fois, que tu restes et que tu me prennes dans tes bras.

T’as le beau jeu dans tout ça. Moi, tout ce que je peux faire c’est attendre. Ou m’en aller.

Mais le problème c’est que ça me tente pas de m’en aller. Parce que la vérité, c’est que je te veux moi. Je te veux même si ça fait mal.

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