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Si comme moi tu approches de la trentaine, il va de soi que l’apogée de ta période de clubbing et de sorties avec tes girls ou tes boys tourne autour des années 2010. T’sais là, quand t’avais environ 20 ans. T’sais comme dans l’expression que tu utilises là…on a pu vingt ans!
En tout cas, avec cet article-là, j’ai décidé de raviver un peu la nostalgie en toi et de te faire revivre quelques bons souvenirs (ou pas souvenirs, dépendamment dans quel état tu étais hi hi). Voici donc un petit topo de comment ça se passait, quand on allait veiller entre 2005 et 2010.
Premièrement, les bars à cette époque-là, c’était THE place to be. T’allais là et t’étais certain.e de rencontrer plein de monde que tu connaissais et de passer un bon moment. MAIS, il fallait absolument pas que t’arrives avant 11h, le monde cool arrivait pas avant ça! En attendant, tu chillais avec tes chums de filles en buvant d’la Boris, d’la Poppers ou bin une bouteille de drink pré-mélangé pas buvable de l’épicerie. Je sais pas toi, mais moi, je m’assurais toujours d’aller magasiner en prévision de ma sortie du samedi soir. J’essayais de trouver LA camisole à paillette la plus brillante, la plus décolletée et la plus funky du magasin (le Mayze était pas mal mon choix de prédilection, je sais pas si cette boutique-là te dis quelque chose). Donc voilà, on buvait, on se « chixait » comme on disait, en s’assurant d’avoir bin du crayon noir sous les yeux pis un bon vieux soutien-gorge push up, histoire de pas se faire carter par le doorman.
Parce que qui, parmi nous, n’a jamais vécu le thrill d’essayer de rentrer au bar sans avoir l’âge. Tous les moyens étaient bons. Rentrer par une autre porte, se faire « étamper » par une de tes amies qui avait 18 ans (t’sais là, les fameuses étampes de bar au black light), ou bien utiliser une fausse carte d’identité de ta chum qui te ressemble pas pantoute. En tout cas, on manquait pas de ruse!
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Par la suite, quand t’étais entrée, deux choix s’offraient à toi. Soit rebrousser chemin et changer de club parce qu’il n’y avait personne, soit te diriger au bar et te caller un bon vieux pichet de Rev Smirnoff. Bien sûr, tu ne payais pas de cover charge pour le vestiaire parce que t’avais eu la brillante idée de laisser ton manteau dans ton char pis t’avais préféré te geler les fesses à -20, à attendre dans la file dehors pour entrer (parce que oui oui, dans ce temps-là, ça faisait la file au bar). Par la suite, tu maudissais tes chums de filles qui sortaient fumer en plein hiver, sans manteau, en p’tite camisole pis en talons hauts.
Des fois, y’avait des Ladies’ night ou des soirées spéciales du genre « F*ck ton ex », où le fort était à 1$ le shooter. Tu faisais donc une p’tite tournée des bars pour aller boire où c’était le moins cher. Dans chaque bar, tu criais à tes chums : « On fait tu un tour? » Ce qui voulait dire que vous alliez en repérage, juste faire le tour du dancefloor.
Parlant de dancefloor, on va s’le dire, la musique dance dans ce temps-là était SOLIDE. Des fois, tu te trouvais bin hot à deviner quelle serait la prochaine chanson en écoutant le mix des beats. Si t’allais voir le DJ pour une demande spéciale, y’avait de bonnes chances que ce soit du David Guetta, du Pitbull ou du Flo Rida. Ou bien peut-être du Akon ou du T-Pain. En tout cas, y manquait pas de choix pour que tu cries à un moment ou un autre : « C’est ma TOOOOOUNE!! » suivi d’un p’tit : « WOOOOP WOOOOP! » en espérant que la foule allait embarquer. Pis quand t’étais bin bin game, t’allais dire au DJ que c’était la fête à ta chum pour qu’il vous offre des free drinks et qu’il la call au micro. Bonne fête ma chum!
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Quand les lumières du bar allumaient à 3h du mat, que tu te rendais compte de l’allure que t’avais, avec ton crayon noir tout coulé, tes cheveux pleins de sueur pis de bière, ta « belle » camisole à paillettes teintée d’une odeur de boisson pis ta bouche pâteuse qui sent le fond d’tonne, bin tu réalisais que finalement, le monde avait l’air pas mal plus beau dans l’noir.
Tu réalisais aussi que t’avais une p’tite fringale, après avoir dansé toute la soirée sur tes gros hits préférés, essoufflée d’avoir anticipé toutes les drops dans les tounes pour plugger tes splendides moves de danse. Tu te ramassais au resto de poutine 24h le plus proche, pour finalement revoir les trois quarts du monde qui était au bar, à côté de toi sur le dancefloor.
Tu rentrais chez toi pour finalement te démaquiller, enlever tes maudits souliers qui te faisaient mal aux pieds.
Pis tu te couchais avec les oreilles qui sillent en te disant que ça avait été une belle soirée.