Soirée d’été, vin blanc et la légèreté du vent qui se fracasse sur mon visage,
Il est déjà dix heures trente.
La soirée s’impose à moi, un message s’est logé dans mon téléphone.
Je sais qu’il s’agit de toi.
10e étage : accoudée aux remparts du balcon, j’observe l’étendue du panorama. Les maisons empilées les unes sur les autres, ces gens qui se marchent sur la tête;
Un projet domiciliaire, ce nouvel espace d’imbrication d’êtres humains, érigé en hauteur.
Un de plus.
Je vis dans une ville, là où le désordre s’amalgame à merveille avec la cacophonie; Où s’y impose une constante symphonie urbaine;
Mélodiquement atonale.
Je vis dans une ville parce que je ne peux pas supporter l’idée d’être seule; Autant qu’être avec quelqu’un m’est insupportable;
Constante contradiction qui tourmente mon être.
Le goût d’espace;
Érigé par les murs de béton qui délimite la solitude de mon appartement.
J’ai peur que tu m’étrangles de par ton intérêt;
Que tu me fasses suffoquer par ton amour.
Cette idée d’appartenir à quelqu’un; Je ne peux supporter qu’on puisse s’octroyer une quelconque emprise sur ma personne;
Comme si le fait de s’incruster dans ma vie allouait aux gens le droit d’y exercer une quelconque emprise.
Je ne veux pas m’étouffer des gens.
La fatalité se dessine à l’intérieur de mon verre de vin blanc;
Il est vide.
Ton message se fait insistant;
Comme s’il désirait me rappeler l’importance que tu as.
La douceur de tes propos dissipe les tourments qui teintent mes réflexions.
L’orange sanguine de mon appréhension.
Il y a des gens comme ça avec qui tu t’emboites parfaitement comme si chaque geste et chaque parole étaient devinés d’avance. Où il n’y a aucune place allouée au malaise, où tout semble aller de soi.
Tu t’emboites bien avec moi.
La cacophonie s’agonise délicatement dans la temporalité.
J’ai besoin d’être seule, mais j’aimerais l’être avec toi.
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