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Solidarité féminine, au-delà du Girl Power – Par Emilie Ouellet

« Barbie, elle porte du linge de guedaille. » – Phrase lue dans un blogue de mode, écrit par une femme.

« Arrête de faire ta fille. » – Réaction de la photographe à qui j’ai avoué ne pas être très confortable devant la caméra.

« C’est une crisse de bitch, elle doit être mal baisée. » – Affirmation d’une femme dans le métro, en parlant de sa patronne à sa voisine.

Tout ça, c’est arrivé entre 7h et 18h. Un mardi ben normal. Entre mon appartement et le travail. Ça m’a pris deux jours à m’en remettre. Malaise.

Je suis une féministe. Une vraie. [insérer ici un cri strident de panique]

Non, je ne brûle pas mes soutiens-gorge. Je ne fais pas de stunt seins nus devant des caméras. Mais le féminisme, c’est pas juste ça, tsé. Je n’ai certes pas eu à me battre pour mon propre droit de vote. Ni pour ma liberté d’expression. Un immense merci, plein de reconnaissance pis un gros hug à toutes celles (et ceux) qui ont fait tout ça pour moi. Pis à toutes celles qui continuent de faire avancer la cause, seins nus ou pas, brassière ou pas.

Quand tu dis que t’es une féministe, tu as toujours des réactions de la part des gens. Des opinions assez tranchées, vives, parfois positives, parfois négatives. Pis y’a toujours quelqu’un pour te dire que y’a rien là, qu’au Québec on est ben corrects. Surtout quand on se compare à d’autres pays dans le monde. C’est vrai qu’on est en meilleure position que dans ben des pays. Mais y’a encore tellement de chemin à faire. Ceci étant dit, je ne suis pas ici pour m’entretenir avec vous de l’affreuse position de la femme dans le monde. Pas aujourd’hui. Ce serait vraiment trop long et douloureux.

Aujourd’hui, j’en appelle simplement à la solidarité féminine.

Au risque de me faire garocher des roches, je vais risquer ici de faire une petite critique à notre endroit, nous, la gente féminine. Parfois, on aide pas à la cause du féminisme. La grande majorité du temps, on ne s’en rend même pas compte. On véhicule des messages négatifs sans le savoir, parce qu’ils sont ancrés dans notre société et sont considérés comme normaux ou anodins. On y prête très peu attention.

Parce que j’aime la femme du plus profond de mon cœur (pis l’homme aussi là), pis parce que je me prends pas pour de la marde, je vous transmets ici mes 7 commandement sacrés WLFS (Women looking for solidarity – Ok je viens d’inventer ça, mais avoue que c’est pas mal hot pour partir un mouvement?).

  1. De mots vulgaires à l’endroit des femmes, tu n’utiliseras point.

Pute, putain, guidoune, guedaille, pitoune, plotte, bitch, chick, salope, cochonne, chienne, mal baisée, etc. Ces mots sont utilisés généralement dans un contexte où la femme est dénigrée dans sa sexualité. Et en plus, elle est comparée aux animaux de la ferme. La grande classe.

Ces mots me dégoûtent. Je les ai bannis de mon vocabulaire. Parce qu’ils sont affreusement sexistes. Et terriblement laids. #goûtdevomidanslabouche

  1. De stéréotypes envers la femme, tu n’entretiendras point.

Les filles courent comme elles veulent. Elles portent autre chose que du rose. Elles travaillent, s’occupent de la maison, bâtissent des routes et sont sensibles. Elles trippent sur les princesses, les autos et jouent au baseball. Elles ont le SPM.

Ou pas.

  1. Le corps des femmes, tu ne critiqueras point.

Bon, on a assez de s’infliger ça à soi-même. Perso, je pense avoir plus peur du jugement des autres femmes envers mon corps et mon apparence que du jugement des hommes. On peut parfois être vraiment très dures entre nous. Peace les filles!

  1. La sexualité des femme, tu ne jugeras point.

Révolution sexuelle. Années soixante-dix. Mouvement hippie. Faites l’amour, pas la guerre. Et faites l’amour de la façon que ça vous chante, à la fréquence qui vous chante et avec qui ça vous chante.

  1. Supérieure à l’homme, tu ne te positionneras point.

Quelle mauvaise presse pour le mouvement féministe.

  1. Aux hommes, ce que tu ne veux pas qu’ils te fassent, tu ne feras point.

Imagine que t’es une serveuse. Pis qu’un client un peu saoul te pogne le cul pis qu’il te fait des jokes plates pis sexistes. Du genre : Hey je te ferais pas mal toi!

Charmant scénario, n’est-ce pas?

Ben quand c’est une femme qui le fait, c’est pas vraiment plus classy!

  1. Que tu n’as pas besoin du féminisme, tu ne diras point.

Ici, je parle bien sûr du manque d’éducation dans notre société. De la désinformation et des mythes qui sont entretenus par les leaders, les médias, la religion et la société en général. Vivement le retour des cours d’éducation sexuelle. Ok. Là, je vais mettre cela sur le dos de l’ignorance et du manque d’éducation. Tout simplement. #jepleure

Évidemment, chacune choisit ses combats. Si le féminisme ce n’est pas ton combat, c’est ben correct. Mais please, show some respect pour ceux et celles qui luttent pour nos droits.

Le respect, ça commence par soi-même. Si on veut véhiculer les bons messages, je pense qu’il faut donner l’exemple!

Peace and love! Xx

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