Bel inconnu,
J’ai souvent tendance à faire de grandes histoires. À laisser aller mes mots dans toutes les directions pour finalement aboutir à un tas de lettres qui a plus ou moins de sens, mais qui est toujours sincère.
Cette fois-ci, par contre, j’essaierai d’être concise. Parce que j’ai réalisé que le bonheur, c’est un peu ça dans le fond. C’est pas grand-chose. C’est tout petit et ô combien simple.
De tous les mots que je pourrais te dire, ceux que je veux que tu retiennes sont bien simples. J’ai isolé le souhait que j’aimerais te refiler à toutes les étoiles filantes et à toutes les flammes de bougies d’anniversaire sur mon passage.
Je veux que tu sois en paix.
Je veux que tu souries dans le vide.
Je veux que t’arrêtes pas de te dire « ben voyons donc » parce que t’arrives pas à réaliser à quel point ça va bien.
Je veux que tu te couches le coeur léger, la tête volant à travers des rêves si hauts que tu ne les avais jamais aperçus auparavant. Que tu te rendes compte que ce qui te semblait tellement inatteignable est drôle et réalisable maintenant. À croire que tes jambes ont un jetpack te propulsant là où tu voudras bien aller. Le ciel et bien plus encore, cher ami.
Je veux que tu aies le vertige. Oh là là, le plus grand des vertiges. Le coeur qui veut sortir tellement il pompe fort. Je veux que ce vertige-là te saoule d’un sentiment de liberté intense, fou, magnifique.
D’ailleurs, s’il te plaît, sois libre. Toujours. Détache tes ailes, laisse-toi tomber dans le vide. Fais-toi confiance, crois en toi.
Je veux que tu te sentes léger, que les marches matinales prennent des allures de danses incontrôlables, que tes trajets jusqu’au boulot ressemblent à une aventure de bohémien qui ne sait plus où il s’en va, que les étoiles qui sont pourtant là tous les soirs t’allument comme les mains de personne avant n’avaient réussi à le faire.
J’veux que tu sois en paix, léger et heureux. Et si c’est pas le cas, fais les efforts. Détruis les murs, prends les choses en main. Reconstruire, c’est possible. Et la beauté de la chose, c’est que c’est possible de le faire à n’importe quel moment de ta vie. T’es le contremaître de tes propres chantiers.
C’est difficile, mais tu en seras éternellement reconnaissant lorsque tu goûteras à toute l’ivresse que voler t’amènera.
Allez. Dis-moi qu’on se retrouvera dans les nuages.
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