Je vais te faire une confidence : j’haïs le café.
Pourtant, je manque de doigts (ou de motivation, c’est selon…) pour compter le nombre de fois où j’ai dit à quelqu’un « On va prendre un café ensemble, bientôt! ».
C’est l’idéal, pour nos p’tites vies pressées, aller prendre un café. Une heure ou deux et c’est réglé. On s’installe dans un coin relax, on effleure plein de sujets, on se raconte des banalités et on se donne l’impression d’avoir accompli notre rôle d’ami. Ensuite, pendant des semaines et des mois, on se like deux-trois photos sur Instagram, on se texte qu’on s’ennuie, on se promet de se voir et, sans trop s’en rendre compte, les mois passent et on ne s’est toujours pas revus.
La semaine dernière, une amie m’a envoyé un courriel.
Dans son message, elle disait qu’elle avait hâte qu’on se voit et elle a ajouté : « Désolée, j’ai l’impression de te déranger. Je sais que t’es débordée avec tes six cours à l’université, ta job pis tes textes pour la FabCrep et que, par conséquent, t’as plus beaucoup de temps pour tes amis ».
Je pense qu’à ce moment précis, mon cœur a lâché.
S’il existait un prix pour la pire amie de marde, je pense que je pourrais en être la récipiendaire.
« J’ai peur de te déranger »… Ouch.
J’ai toujours détesté les gens qui m’ignorent par manque de temps. Méchante excuse de lâche « manquer de temps ».
On a tous un horaire de fou. Le mien est pas pire que le tien. Le tien est pas pire que le mien. Je cours, tu cours et on ignore tous les deux où se trouve la ligne d’arrivée.
J’ai pas envie d’être une de ces personnes pour qui aller prendre un café devient une corvée. J’ai pas envie qu’on s’accorde une seule tasse aux six mois.
On devrait toujours avoir du temps pour ceux qu’on aime.
J’haïs le café, mais pour passer du temps avec toi, je pourrais en boire des tonnes et des tonnes, avec grand bonheur.
… Mais si tu dis une autre fois que tu as l’impression de me déranger, je te jure que je te garoche ma tasse en pleine face ?
Par Sabrina Asselin-Latulippe