Présenté du 23 au 26 mars par Tangente, le spectacle Sensorialités est une expérience envoutante portant sur l’activation des sens et l’invitation au songe par les corps et le mouvement. En trois pièces d’une durée d’environ 30 minutes, le spectateur fait incursion dans un univers sensoriel où la rationalité du quotidien laisse place aux sensations pures et à l’intelligence intuitive du corps.
Crédit photo : Cindy Lopez
D’entrée de jeu, Aisthesis présente deux danseurs qui, sans contact physique ou visuel, communiquent en se laissant porter par la mouvance de leurs sensations. La mise en scène intimiste où silence et musique organique se chevauchent tant à créer un aura poétique autour des danseurs. Notre perception des mouvements tantôt légers tantôt flamboyants en est alors amplifiée. Inspirée par les écrits du théoricien Michel Bernard, la chorégraphe Josiane Fortin a su rassembler avec brio les éléments permettant au spectateur d’atteindre un niveau de réception qu’elle qualifie de chiasmatique. On y abandonne toute rationalité pour être pleinement dans le ressenti.
Crédit photo : Denis Martin
Dernier volet d’un triptyque portant sur la dynamique des fluides, Viscosité met en scène cinq danseurs qui expérimentent la densité et la porosité de la substance qui les rattachent. La chorégraphe Anne-Flore De Rochambeau y illustre à merveille les connexions invisibles entre les êtres par une architecture organique où les corps s’entrelacent pour mieux se dégager ensuite. L’enveloppe charnelle en tant que mode de communication embrasse enfin toute son authenticité intuitive au gré de ses impulsions. Cette pièce est une métaphore de l’enracinement à notre environnement physique et culturel, de l’attachement à nos croyances profondes et de notre dépendance à l’autre dans la toile des relations humaines.
Crédit photo : Alejandro Santiago
La dernière pièce Sand Body oscille entre la performance et la danse. La chorégraphe et interprète Meryem Alaoui interagit avec la matière dans un silence absolu parfois interrompu par une voix lui dictant la marche à suivre. Par des gestes lents, elle poursuit sa tâche sous le regard des spectateurs intrigués. Questionnant le rythme effréné de nos vies et la notion de corps-objet, elle nous pousse à nous laisser aller à la contemplation du ressenti par l’observation méditative. On en ressort à la fois serein et curieux d’en découvrir davantage sur l’artiste torontoise.
À venir à l’Espace Wilder :
Zones déroutantes du 6 au 9 avril 2017
Résonances virtuelles du 27 au 30 avril 2017
Couper-coller du 4 au 7 mai 2017
Source : tangentedanse.ca
Crédit photo : Denis Martin