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S’enfuir du désir de performance

Il y a de ces moments temporaires qui passent super vite.

Ceux qu’on a à peine le temps d’apprécier, ceux qu’on voudrait piéger dans une photographie pour essayer d’en ressentir à nouveau l’excitation passagère.

Ici au Québec, l’été en fait partie.

Fait que, en l’espace d’un clin d’oeil, le vert qu’on a attendu longtemps tourne tranquillement au jaune… Puis au rouge. Rouge qui va bien avec celui qui s’installe sur notre nez quand la chaleur se transforme en petit vent frisquet. Les frissons s’invitent sur ta peau pis tu ranges tes belles robes fleuries pour sortir tes beaux foulards.

En même temps que ton teint pâlit, les soirées deviennent plus calmes avec une teinte d’étude.

Parlons-en de l’école.

Dans ma p’tite vie, ce sera un retour pour moi. En toute honnêteté, après un an d’arrêt, j’me ronge les ongles à y penser. À vrai dire, c’est pas les gens qui me stressent, le domaine ou encore la rentrée en tant que telle. Je me stresse.

J’suis dans la team des étudiants qui prennent ça vraiment à coeur. Ceux qui se baignent dans le désir de performance pis qui se ramassent à suffoquer en vue de la noyade, à la fin de session.

Du moins, dans mes expériences précédentes.

À l’aube du retour sur les bancs d’école, j’aimerais ça qu’on se dise que c’est correct de rusher pis de pas performer autant que son voisin. J’aimerais ça qu’on enterre la compétition, qu’on brûle les « toi, t’as eu quelle note? » et qu’on laisse s’envoler la comparaison qu’on a d’étampée dans le visage un peu trop souvent.

Pis surtout, j’aimerais ça que si on pogne un prof qui fait seulement jeter du gaz sur le feu ardent d’la compétition, ben qu’on l’éteigne. Qu’on rince ses idées folles à coups d’eau bien froide.

Souvent, quand on est dedans, c’est dur de s’en rendre compte.

Mais, au final, on est tous là pour la même raison. Apprendre et devenir.

On s’en fout si ça te prend 3 ans. On s’en fout si tu as un handicap. On s’en fout si tu es fatigué et tu dois prendre une pause. Rien de tout ça ne te définit.

J’ai souvent dit que l’important c’était pas la préparation, mais le résultat final. Pis c’est vrai aussi en termes scolaires. Ce n’est pas parce que quelqu’un a 3 points de plus sur un bout de papier qu’il va être meilleur dans son futur métier. Ce n’est pas parce qu’il est super impliqué qu’il aura une meilleure vie que la tienne. C’est important de ne jamais laisser quelqu’un nous le faire croire.

Chacun marche à son rythme, avec ses souliers et sa santé.

Cette année, je retourne à l’école pis ça me stresse pus. Je sais qui je suis, je sais ce que je veux et je sais que je n’hésiterai pas à éloigner tout ce qui peut me faire douter.

Pis j’en ai rien à foutre des notes de mes collègues. J’en ai rien à foutre d’où ils veulent faire leur stage. Tout ce qui m’importe, c’est mon cheminement à moi. Aussi égoïste que ça puisse sonner.

Amène-moi ça, un bac!

Photo de couverture : Source

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