Je n’ai jamais voulu d’une vie où j’en cocherais les étapes ni d’une vie qui passe sans que je la saisisse.
Je nous souhaite de jamais cesser de se célébrer. Même dans la vie ordinaire, même quand il ne se passe rien, même quand le monde est sur pause, même quand il pleut, même le matin très tôt, encore plus quand on a rien à célébrer.
Je nous souhaite de jamais oublier qu’on est beau, qu’on est grand et qu’on est fort. Que la vie ordinaire aussi mérite d’ouvrir le champagne.
Certains jours, se lever, c’est assez grand pour qu’on soit fier de nous. Les tâches de la vie quotidienne sont en elles-mêmes des petites victoires. Dans le tourbillon de la vie ordinaire, il y a le brouhaha de la routine. Il y a le travail, les tâches d’adulte, les émissions, les études, le temps perdu à faire des files. Dans la vie ordinaire, il y a peu d’exceptionnel : des cadrans sur snooze, des pâtés chinois, une bière en revenant de travailler, des amis pour parler, du temps à passer. Et pourtant, on se lève chaque matin pour la vivre la routine, parce que c’est elle la vraie vie. C’est elle qu’il faut célébrer.
Je nous souhaite de plus attendre le succès, ni les grands moments. Je nous souhaite d’adorer les moments touts petits qui rendent la vie ordinaire encore plus belle. Je veux plus attendre après rien ni personne pour me réjouir, pour m’aimer, pour vivre. Je veux fêter chaque année qui passe sans pleurer les nouvelles rides. Je veux qu’on s’amuse avec la vie ordinaire, qu’on la prenne avec un grain de sel parfois, et qu’on l’agrippe fort d’autres fois.
Tous les jours, on mérite d’être heureux, d’être fier, d’être extraordinaire pour aucune raison. On a le droit de s’enflammer pour un petit rien, d’avoir le bonheur facile, de plus s’en vouloir et de se célébrer haut et fort même sans artifices.
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