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Sauf une fois au chalet – Par Noémie Ouellet

Sauf une fois au chalet

La semaine passée, c’était la semaine de lecture. Elle porte bien son nom, parce que ce n’est vraiment pas une semaine de relâche rendu à l’université. Pendant qu’on pense relaxer et avoir le temps de reprendre notre souffle, on se fait avoir en maudit. Moi la première. J’avais prévu de clencher tuuuuuuuuuuuute mes devoirs, pour ensuite pouvoir profiter d’avoir du temps en quantité industrielle jusqu’à ne plus savoir quoi en faire. J’avais même sur ma liste de débuter ma oh combien attendue lecture de la sainte bible.

Surprise.

C’est pas ça qui est arrivé.

Ça s’est plutôt résumé en une course à relais extrême entre voir mes amis-ça-fait-dont-bien-longtemps-qu’on-s’est-vus, mes joyeux entraînements et un tout petit peu de devoirs. Entremêlée de quelques heures de sommeil. Parce qu’y faut ben se gâter et dormir jusqu’à 7h30 le matin desfois!

Le sentiment de devoir accompli était pas fort mes amis.

Toutefois, j’avais une activité de prévue pendant ces jours d’anarchie-pas-reposante-pantoute. L’ultime motivation = 2 jours au chalet. Il s’est avéré que ledit chalet était également éloigné à souhait de toute trace de vie humaine. Plus précisément, une bonne demi-heure de raquette dans le bois pas de track.

Anyway, qui va au chalet en plein hiver? Le plan parfait toé.

La paix des télécommunications, des ministres qui démissionnent, des textos insignifiants, des notifications qui font vibrer mon cell aux 30 secondes. Parlez-moi de ça!

Je voulais débrancher toute, revenir à la source. Revenir tellement à la source qu’y avait pas de toilette. C’était comme dans Aurore l’enfant martyre, mais en vraiment plus le fun.

Ça fait que j’ai packé ben des bas de laine, mon sleeping bag turquoise, pis j’étais prête. Mais j’ai quand même eu mon chocolat chaud pour la route. Ça prenait 1heure y aller. On sort pas la ville de la fille.

On a stationné l’auto et mis les bagages dans un traîneau pour bébé, mais pas de bébé. Et on a marché, le vent et la neige dans face. Les bagages sont tombés, plusieurs fois. Je me suis plantée avec mes raquettes, j’ai calé dans le banc de neige. On a ri, sacré, mais on a fini par se rendre au chalet.

Après ça, on a perdu la notion du temps. On a juste fait ce qu’on voulait. Au diable les responsabilités, l’horaire. Troc moi ça pour du silence, une grosse lune sur un vrai fond noir. Personne ne t’attend nul part, personne pour venir s’immiscer dans ta bulle.

C’est ça que ça goûte la liberté. Un petit goût de Kraft Diner, de beurre de peanut et de crottes de fromage. Pis ben de la neige.

On est revenus, parce qu’il fallait bien qu’on revienne. Mais sans trop savoir si on était contents. Pendant presque 2 jours, j’ai pu me reconnecter avec ce qui est réellement important. Me libérer de la technologie qui est trop omniprésente quand j’y pense. Une fois dans l’auto pour revenir, j’étais pensive.

Pensive, parce que je me rends compte que des vacances, c’est pas obligé de coûter cher. Que le bonheur, c’est pas compliqué. Que j’ai pas besoin d’autant de «luxe» dans ma vie pour que mes besoins soient comblés. Le pilote automatique dans lequel on vit notre vie au quotidien mérite d’être remis en question.

«Heureux d’un printemps qui m’chauffe la couenne.»

Je croise les doigts pour que ce soit plus qu’une fois au chalet.

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