Les mécanismes de la raison sont tellement ancrés en nous qu’ils sont internalisés au point d’être devenus la façon de penser systématique. Notre modalité par défaut, c’est de rationaliser nos pensées, nos émotions et surtout, nos rêves. Vivre dans ce monde impose des contraintes inévitables de toutes sortes. À un moment, c’est l’argent, puis le temps, puis l’énergie, puis les sacrifices que ça demande, puis tous les paramètres de notre vie qu’on ne peut ignorer. Mais qu’arriverait-il de mal si, comme protestation, contre ces envies de tout raisonner, on se donnait le droit de rêver plus?
Rêver plus notre vie, nos projets, nos envies. Faire l’exercice de se dénuer de toutes nos contraintes, bien qu’elles soient réelles, pour se laisser bercer par nos rêves. Ça ne fait mal à personne, ça ne coûte rien et en plus, ça fait du bien. Prendre un moment pour se dire si je n’avais aucune contrainte, si j’avais tout le temps du monde, tout l’argent du monde, toute l’énergie du monde, qu’est-ce que je voudrais en faire?
Et tout d’un coup, la raison, autrefois reine, se retire un tout petit peu pour aller se reposer. Le rêve, à tort ou à raison, c’est le propre de l’enfant. Mais justement, comme eux, laissons-nous aller dans les folies d’un monde où tout est possible, où l’on devient la personne remplie de courage qui ose écouter ses rêves. Parce que rêver demande du courage. C’est se rendre vulnérable face à la raison qui est souvent imprégnée dans nos veines.
Rêver pour danser dans notre vie avec plus d’inspiration, avec ce qui est plus grand, plus abstrait, plus empreint de folie. Rêver plus parce qu’imaginer rend possible, parce que rêver fait exister. Et tranquillement, le rêve prend forme. Peut-être qu’il restera ainsi, une simple pensée qui nous enveloppe. Peut-être qu’il se transformera. Peut-être qu’il se réalisera, au complet ou en partie. La vie a ses façons de nous surprendre.
Mais ce qui se réalise ou pas après avoir rêvé ne fait pas de différence. L’essentiel, c’est de rêver toujours. C’est d’avoir toujours pas trop loin de nous cette envie insatiable de rêver plus.