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Renouer avec la nature

Je suis née dans un petit village de 500 personnes. En plein bois. Où les érables coulent à flots, où les orignaux et les chevreuils sont des partenaires de route, où les chemins en garnotte sont plus courants que l’asphalte. Où le téléphone mobile ne pogne pas, mis à part sur la roche au fond du Rang 10 sur le bout des orteils. Où Vidéotron n’a même pas mis les pieds tellement que c’est loin, creux, au milieu de nulle part. Ils se sont dit : « Ils ne resteront pas là longtemps ».

Je suis née en pleine nature.

Une maudite belle nature, je vous dis. La tranquillité, c’est là qu’elle est née. C’est beau, beau, beau, indescriptible, mais quand la tranquillité finit par te taper sur les nerfs, ben tu t’en vas. Tu pars loin, loin, loin et tu reviens jamais (ou presque, comme dans Le Roi Lion) pour la grande ville, où l’effervescence bat son plein, celle qui te donne l’impression que c’est elle qui fait couler le sang dans tes veines…

Vous comprendrez que j’ai quitté la nature pour l’effervescence, et ce, depuis sept ans déjà. Je lui rends visite des fois, à la nature, mais surtout à ma famille et à mes amis, qui l’habitent encore. Chaque fois que je descends les voir, je les trouve beaux dans leur nature, ils ont l’air tellement bien. Tellement bien, que j’ai eu le goût dernièrement de renouer avec elle, au complet.

Week-end de juin. Il annonce ultra méga beau. Mon amie et moi, on se planifie une aventure. On part. On quitte l’effervescence et on donne rendez-vous aux montagnes et au fleuve de Saint-André de Kamouraska. Les cheveux au vent dans la voiture, Daniel Bélanger dans le piton, on a hâte.

On arrive. C’est beau sans bon sens. On vient de pogner quelque chose et on ne s’y attendait pas. Le camping nous charme avec son eau non potable, son chalet d’accueil qui sent le vintage et sa préposée au sourire grand de même. On est prêtes à accueillir la nature sous toutes ses formes.

Le fleuve nous appelle. Son air salin nous emplit les narines, sa compagne, le vent, nous souffle dans les oreilles son chant mélodieux et poétique. On ne résiste plus et on se repose sur les lieux, les poings bien fermés.

J’ai profité de chaque seconde. Celle où j’étais en train (*j’essayais) d’allumer le feu, celle où je regardais les canards au loin, celle où je partageais mes céréales préférées du Costco avec mon amie au belvédère du camping, celle où je dégustais une bière à la microbrasserie Tête d’Allumette avec le plus beau coucher de soleil de la vie, celle où je laissais mes cheveux se mêler au vent bas-laurentien, celle où… je pourrais continuer sans fin!

Vous savez, ce week-end passé à renouer avec la nature m’a fait le plus grand bien. Pour mon corps, mon esprit et mon mental. Je me suis reposée là où la tranquillité est née, et ce, pour mieux accueillir et profiter de l’effervescence de la ville au bout du compte.

Vive la nature et à très bientôt.

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