Certains y ont cru et certains y croient toujours, certains y croiront un jour, qu’on peut rencontrer le grand amour. Une personne qui fera battre ton cœur et qui pavera le chemin de ton bonheur, celle pour qui tu iras décrocher la lune, de jour comme de nuit, et deux fois plutôt qu’une, celle qui sera ton début et puis ta fin, et tout ce qui se produira chaque matin, la seule et unique personne qui recevra cet amour dévoué que rien ne changera avec comme seul espoir d’être aimé en retour, et encore, il est dit qu’on peut vivre d’amour.
Dernièrement, un ami m’a fait redécouvrir une chanson de Grand Corps Malade, Les voyages en train, dans laquelle le slammeur compare les histoires d’amour à des voyages en train qui, même s’ils sont convoités par la plupart, aboutissent inévitablement à un terminus, que l’on peut toutefois éviter si l’on prend le bus. Certes, il y a une fin à toute chose, mais il n’appartient qu’à toi de décider ce qui se produira entre le début et la fin de ton voyage, peu importe la raison pour laquelle tu devras descendre au prochain arrêt, car c’est à toi de choisir si tu veux « une love story de première ou de seconde classe ».
Une nouvelle relation, un nouvel amour, un nouveau voyage, ils commencent tous un peu de la même façon; le souffle court, le cœur en chamade, les yeux remplis d’espoir comme si les étoiles ne brillaient que pour toi et l’être aimé. À ce moment, il n’y a point de projets assez fous pour vous contenter, point de baisers qui ne sont pas faits pour durer, point d’obstacles assez grands pour vous arrêter. Cependant, il arrive trop souvent qu’on laisse notre route déviée, non par manque de sentiments, mais parfois uniquement par manque de temps, et c’est là justement qu’on peut en arriver à oublier cette magie qui nous unit, même si ce n’est que l’espace d’un moment.
Alors, si tu crois que le terminus t’attend au prochain arrêt, souviens-toi de la première fois que ton regard a croisé le sien, que vos mains un peu maladroites se sont jointes, de ces frissons des premiers instants où vos corps n’ont fait qu’un. Souviens-toi de la chaleur de sa peau dans le soleil du matin, de son sourire complice qui te fait sentir si unique et si bien, de son cœur qui bat au rythme du tien. Peut-être qu’alors, vous poursuivrez votre chemin, n’oubliant point d’entretenir votre jardin, car l’amour ne continue à fleurir que si l’on continue à y mettre du sien, jour après jour, vous le méritez bien.
Pour ma part, je la porte toujours près de mon cœur, une bague sur laquelle j’ai fait graver les mots qui m’aident à supporter la douleur, trois mots qui t’appartiennent et qui me rappelle que j’ai déjà connu le bonheur, trois mots que j’espère un jour pouvoir t’offrir, même si ce n’est qu’en échange d’un sourire.
Moi, j’y ai cru et j’y crois toujours, et j’espère que toi, tu y croiras un jour, qu’on peut rencontrer le grand amour, car même si certains ont été prévenus et préfèrent prendre le bus, moi, la prochaine fois, je prendrai encore le train.
Par Simon Guérard
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