Ça va vite, tellement vite. Hier, je jouais avec des vers de terre dans la cour d’école et aujourd’hui, je me cherche un emploi sérieux dans mon domaine sur LinkedIn. Hier, mon plus grand problème était mon kick qui sortait avec mon ennemie jurée et aujourd’hui, je me demande si j’investis dans un nouveau véhicule ou si je garde ma vieille Saturne pour l’instant.
Depuis que j’ai quitté les bancs du secondaire il y a quelques années, la vie pèse sur l’accélérateur et fonce à plein régime sans me demander si j’ai eu le temps d’attacher ma ceinture.
Et tu l’as vu venir : la réponse est non.
Quand on est ado, on a tellement hâte à la « vie d’adulte », perçue naïvement comme synonyme de liberté, qu’on veut sauter des étapes importantes. On visualise la destination avec tellement d’envie qu’on ne remarque pas à quel point la route est extraordinaire.
On s’embarque dans plus de projets qu’on est capable d’en réaliser. À vouloir trop en faire, on croule sous le stress et on s’épuise. Et c’est toujours lorsque c’est terminé qu’on réalise qu’on est passé à côté de l’essentiel.
C’est un peu comme les friandises. Tu les adores, mais si tu manges trop de chocolat, de jujubes et de sucettes, tu as mal au cœur et l’expérience est ruinée. Si tu avais pris le temps de savourer ces friandises l’une après l’autre, tu les aurais appréciées à leur juste valeur.
Un jour, j’ai réalisé que j’avais le pouvoir de mettre mon pied sur le frein. Peut-être ne puis-je pas arrêter la machine complètement pour arrêter le temps, mais je peux au moins la ralentir pour prendre le temps d’en profiter.
Ça se fait de mille et une façons. Il suffit de savoir dire non de temps en temps, de gérer son temps de façon efficace, de prendre des pauses, de mettre de côté les choses qui nous déplaisent ou nous stressent et de saisir ce qui en vaut la peine ou non.
Et surtout, de vivre aujourd’hui, ici et maintenant, en mangeant juste assez de chocolat.
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