Tu es arrivé à bon point. Quand j’ai eu le plus besoin d’un bras à tenir pour ne pas lâcher. Tu m’as rappelé où se trouvait le nord.
Je ne t’ai pas cherché, tu m’es apparu. Tranquillement, tu as fait partie de mon monde, tu l’as créé, autour de toi.
Maintenant, je ne veux plus que tu en fasses partie. J’en ai plus envie. Je suis égoïste au point que je t’en lâche la main. Tu aurais pu m’aider à traverser des rivières, tu aurais pu faire partie de mon bonheur encore aussi longtemps que je l’aurais voulu…
Mais je veux et je dois voir ce qui se passe quand je suis seule. Je n’ai plus de souvenirs d’avant toi. Je ne sais plus qui je suis, sans que tu sois là. J’inspire dans ton expiration.
C’est le vide devant moi.
J’y mettrai les pieds, aussi étourdie que je puisse l’être. Je veux connaître la froideur de l’inconnu. Je veux être la bohème de ma survie. Je ne veux plus que tu sois la solution, je veux connaître la mienne.
Je ne serai plus celle qui te suit, qui marche dans tes pas, et qui garde son silence.
Je deviendrai, moi, sans filtre, sans peur de la personne que je ressens à l’intérieur de moi et qui brûle mes lèvres.
Je suis libre de ton absence, autant qu’elle me blesse. Tu m’as sauvé la vie, autant que tu me remets en questions.
J’ai arrêté de respirer quand tu es parti. Je ne me comprenais plus, je me surprenais, je ressentais des émotions que jamais auparavant je n’avais ressenties. Un monde qui m’était trop inconnu devait devenir le monde qui m’appartient.
J’ai encore du mal à ne pas te savoir près de moi. Je vis ma propre vie, sans béquille, sans équilibre, sans toi. Mais ma vie est plus belle, plus merveilleuse, plus douce. Ma vie est plus facile, plus heureuse, plus moi, qu’avant.
Ma vie est celle que j’ai envie de vivre sans regarder en arrière, je te remercie de m’avoir prêtée la tienne. Je ferai tout mon possible pour ne jamais y retourner, et continuer ma route comme je le désirerai, même si elle sera sinueuse et pleine d’obstacles.
Au moins, ma vie sera la mienne.
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