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Guerres, famines et catastrophes naturelles se heurtent à nous sur nos écrans plats. Horreurs à distance, tristement divertissant. Réactions émotives face aux images troublantes, désinvolture et ignorance. Trop souvent inconscient de notre pouvoir d’action, de notre responsabilité humaine. De toute façon…Qu’est-ce que tu veux qu’on fasse?
Je n’ai pas de télévision. Je n’en veux pas. Internet me transmet suffisamment d’images d’explosions machiavéliques et d’ouragans meurtriers comme ça… Je suppose que je ne suis pas la seule à ressentir ce sentiment d’impuissance et de culpabilité égoïste quand mon actualité m’apprend que des milliers de personnes meurent dans un tremblement de terre pendant que je mange un tartare sur une terrasse au soleil. Comment peut-on avoir un impact positif sur ce qui se passe à des kilomètres de chez nous? Comment changer le monde à distance et avoir une empreinte positive sur l’environnement et l’humanité. Y a-t-il une solution quotidienne aux drames mondiaux.
Conscientiser son ignorance
Facile de savourer sa tranche de pamplemousse biologique en sortant de son cours de yoga chaud un dimanche matin. On peut s’arrêter là, se dire qu’on prend soin de soi et que cette forme d’égoïsme occidental est la clé du succès. On peut aussi faire le choix de mettre fin à nos couardises et s’ouvrir les yeux. Prendre conscience est la première étape du changement. Être dans le déni c’est agréable. Une douceur stable et rassurante. Un mensonge réconfortant. Cependant, le jour où on décide de voir, voir pour vrai… On devient attentif aux détails, tout prend soudainement de l’importance et on se questionne éthiquement plusieurs fois par jour. Cela peut paraître épuisant, mais c’est surtout une façon éclairée de faire des choix. Un réflexe intelligent. Ainsi, on devient sensible à ce qu’il est possible de faire pour changer le monde. Le saviez-vous que les pamplemousses bios sont la plupart du temps importés de l’Afrique du Sud? Avez-vous déjà réfléchi au dilemme de manger un agrume transgénique qui est importé de la Floride ou un fruit biologique qui vient de l’Afrique du Sud? Moi, j’ai réglé ça en mangeant des pommes du Québec à la place… À coup de petits et grands débats, il devient éventuellement naturel de sortir de son cours de yoga chaud dans ses vêtements qu’on a troqués pour ne pas surconsommer et dans son manteau qui n’est pas made in China, une pomme de chez nous dans la main.
S’indigner et après?
Quand on réalise l’impact de notre empreinte écologique personnelle et collective, on s’indigne. Éprouver une vive contrariété quand une forêt est coupée à blanc et se révolter face aux injustices. Sortir dans les rues pour marcher solidairement et protester. La puissance de notre pouvoir d’action ici et ailleurs est beaucoup plus grande qu’on ne le pense puisqu’elle est contagieuse. D’où l’importance de crier « Take a kayak! » pour inspirer les autres à sortir de leur salon et agir! Le fait de contribuer positivement à se maintenir motivé et positif afin de faire rayonner cette énergie dans notre environnement est vital! On se froisse de l’intérieur, on trouve une solution et on agit. Réutiliser, consommer moins, oser s’exprimer. Le faire pour soi et pour les autres. Il est de notre devoir de ne pas baisser les bras, de croire et de redoubler d’effort. Ne jamais abandonner. C’est comme ça qu’on change le monde!
J’ai toujours voulu changer le monde. J’ai longtemps idéalisé ce concept comme un projet à réaliser un jour, éventuellement, quand je serai « grande ». La lecture, l’écriture et l’art me permettent de réaliser de plus en plus que changer le monde commence par soi et est fortement contagieux. C’est une action à la fois, c’est dans chaque choix. Cela semble vaste, mais c’est surtout accessible : planter un arbre, éteindre sa voiture, avoir un jardin, discuter, s’informer, tenir la main au lieu de repousser. C’est dans le fait de croire suffisamment pour agir et douter assez souvent pour remettre en question. « Qu’est-ce que tu veux qu’on fasse? » Je veux qu’on change le monde, ensemble, maintenant.