Il n’y a pas si longtemps, en direct de votre salon, une personne participant à un jeu télévisé très populaire s’est identifiée comme pansexuelle. Peut-être que ce fut la première fois que beaucoup de gens entendaient parler de pansexualité. Je me suis dit que continuer la discussion ne pourrait pas faire de tort!
AVERTISSEMENT
Je ne suis pas la mieux placée pour vous parler de la pansexualité. Alors, je vous prie de continuer à vous informer suite à la lecture de ce texte.
Je voudrais commencer en annonçant mes couleurs :
je suis une
femme
Biologiquement. Assignée à la naissance. C’est-à-dire que j’ai des organes génitaux féminins, des hormones féminines. J’ai des seins, une vulve, un vagin, un utérus, des menstruations.
cisgenre
C’est-à-dire que j’ai des attributs féminins biologiques et que je m’identifie comme femme psychologiquement. Mon sexe et mon genre correspondent depuis ma naissance. Je reconnais que c’est un privilège, puisque c’est la norme.
hétérosexuelle
C’est-à-dire que j’ai une attirance sexuelle pour le genre masculin. Je reconnais que c’est un privilège, puisque c’est la norme.
La pansexualité.
C’est une orientation sexuelle qui définit une personne qui peut être attirée sexuellement par tous les genres : femme, homme, cisgenre, transgenre, non-binaire, intersexe, queer, agenre, androgyne, etc. Certaines personnes préfèrent omnisexualité.
Certain-e-s distinguent polysexualité, une attirance pour plusieurs genres, d’avec pansexualité qui est une attirance pour tous les genres.
Le terme de bisexualité a longtemps servi à définir des personnes se sentant attirées par les hommes et les femmes. Le préfixe bi- signifiant deux, on note l’émergence de la notion de pansexualité pour éviter la logique binaire. Bien que plusieurs personnes s’identifiant comme bisexuelles reconnaissent la fluidité des genres.
Le concept de pansexualité peut être pris sous un angle politique. On peut voir un geste d’ouverture, voire de militantisme au fait de se proclamer pansexuel-le. Comme un appel à une conception plus diversifiée de la sexualité, des identités de genres, des orientations et de tout ce qui s’y rattache.
Il faut reconnaître aussi que les définitions des termes autour de l’identité ont une teneur très personnelle et peuvent varier d’une personne à l’autre.
Les étiquettes sont ce qu’elles sont, elles peuvent aider à comprendre, à (re)connaître, découvrir, conscientiser. Mais elles peuvent aussi enfermer, rigidifier, stigmatiser, diviser. Certains croient que l’être humain se sert des mots pour appréhender les choses. Comme si avant que le mot existe, la chose n’existe pas vraiment. En nommant un concept, une idée, une expérience, on lui donne une chance d’être.
Si on se fie à l’échelle de Kinsey, lorsque l’on tente de définir notre orientation sexuelle, on prend en considération nos fantasmes, notre expérience, notre attirance romantique et comment on s’identifie.
Je me dis ouverte aux notions de fluidité du genre, d’orientations sexuelles multiples, à apprendre à découvrir et à aimer une personne au-delà de son sexe ou son genre, mais je ne peux pas authentiquement me définir comme pansexuelle sans expérience ou fantasme ou attirance concrète pour quelqu’un en dehors du spectre binaire des genres.
Je parle pour moi.
Et vous ? Vous vous identifiez comment ?
Crédit photo de couverture : Tim Marshall