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Quelle est ta relation avec ton corps en ce moment?

Hé, comment vas-tu ?

Pour ma part, je suis dans un mood dans lequel une journée j’ai envie de nettoyer mes craques de plancher avec un Q-tip, puis le lendemain je passe ma journée dans ma robe de chambre léopard à jongler entre les mood swings, le vin blanc, les mandalas et espionner mes voisins à travers mes rideaux. Do you feel me ?

Bon, tout ça pour dire que j’ai envie aujourd’hui que l’on se parle de quelque chose qui te rend peut-être plus que vulnérable actuellement : la relation que tu as avec ton corps, ta tête, ton all package. Chacun.e le vit différemment, mais dans tous les cas, ta façon de vivre et d’être est valide et je t’invite à ne pas trop te comparer et ne pas vouloir tout contrôler.

Je vois beaucoup de blagues et de peur qui circulent sur les médias sociaux concernant notre après-COVID : la peur d’être gros.se, la peur de ne plus rentrer dans ses jeans, la peur d’avoir trop mangé, trop bu, trop stressé, trop mal géré sa vie, ne pas avoir été assez productif.ve, ne pas avoir complété le-guide-des-7-étapes-pour-accomplir-un-marathon-en-mois, avoir été confus.e par les directives de confinement, etc.

La liste peut devenir longue si on écrit tout ce qui peut nous passer par la tête lorsqu’on se crée beaucoup d’attentes et qu’on se met de la pression. Ce que l’on vit actuellement est du jamais vu, de l’inconnu, de l’incertitude, mais ce qui est certain, par exemple, c’est que cela nous rappelle que la relation la plus importante est celle qu’on a avec nous-mêmes (disons-le, on en passe du temps avec nous-mêmes en ce moment).

Selon l’Association pour la Santé Publique du Québec, suite à la mise en place des mesures de confinement liées à la COVID-19, 34 % des Québécois.es ont vécu une augmentation de la préoccupation à l’égard de leur poids. Ce chiffre m’inquiète.

J’avais déjà écrit un texte sur la grossophobie ici. Quand il est question de grossophobie, personne n’en sort gagnant (excepté les compagnies qui basent leur marketing sur la peur d’être gros.se et l’industrie de la culture de la diète et de l’amaigrissement). Je ne crois pas que l’on mérite de traverser cette période en se concentrant sur la peur que notre corps change et l’impression de ne pas en faire assez.

En embarquant dans le mouvement de peur et de blagues qui véhicule actuellement que prendre du poids et devenir gros pendant la quarantaine est être la pire chose qui pourrait arriver, on crée des dommages, à soi et aux autres. Je m’explique : on sépare tout d’abord les gros.ses de la population générale et on leur dit à travers ces propos que le pire des scénarios en pleine pandémie mondiale, c’est de leur ressembler. C’est blessant, inquiétant et ça en dit long sur notre rapport avec nous-mêmes, notre relation avec la notion de corps, de santé, et sur la culture de la diète si profondément enracinée en nous. Ça te blessera aussi, en fait, car ça te générera du stress, des comportements à risque et une impression de n’être jamais assez.

Je te souhaite que pendant la pandémie et le confinement, prendre du poids ou avoir mangé un sac de brownies en une soirée ne fasse pas partie de tes peurs. Tu es suffisante et importante avec 5 livres de plus ou parce que tu n’as pas eu envie de faire un régime pendant un moment comme celui-ci.

Il se peut que pour patcher les bobos, tu manges un peu plus pour faire face à la situation. Pis oui, il y a des journées où ce sera d’une manière qui n’est peut-être pas recommandée par ta coach de vie préférée d’Instagram.

« Ouin, mais c’est important de prendre soin de soi, Émilie, t’sais. »

Ben oui, je le sais.

Notre corps, si on se permet de l’écouter un peu, sait comment s’occuper de nous en temps plus difficile. Lorsque l’environnement dans lequel tu vas être sera plus stable et bienveillant, le tout se rééquilibrera. À coup d’amour pour soi et pour les autres, on peut vivre avec plus de légèreté. Trouver des moyens pour faire face à un évènement traumatique ou déstabilisant, c’est normal. Cela veut dire que tu tentes de te protéger et de retrouver du réconfort.

Prends le temps de dormir.

Prends le temps de t’étirer et de respirer. Te rappelles-tu la dernière fois où tu as pris le temps de te poser et d’écouter ta respiration ?

Planifie la journée même et respecte tes envies selon les signaux que ton corps et ta tête t’envoient.

Bouger un peu pourrait te faire du bien. Une marche, des étirements, danser, etc. Pas pour pouvoir dépenser des calories, manger plus ou te punir, mais juste parce que ça fait du bien.

Je réduis le temps que je passe à regarder la vie des autres sur les réseaux sociaux, surtout les personnes qui me font douter de moi et de ma valeur. Le confinement n’est pas une obligation à faire du travail personnel sur moi-même activement ou à m’émanciper. Je répète, le confinement n’est pas une obligation à faire du travail personnel sur moi-même activement ou à m’émanciper.

J’ai commencé la semaine dernière à me prendre dans mes bras en m’enveloppant avec mes mains. Ça me sécurise et ça me réconforte.

Laisse ton corps exister tel qu’il est avec bienveillance et sans jugement. C’est normal que ton corps vive du stress, mais le plus important est selon moi un principe simple, mais qui te demandera de te poser : sois avec toi, pas contre toi. Sois solidaire avec les autres femmes. Sois une alliée.

J’ai l’air de te donner des directives sur la recette du bien-être, mais loin de moi la prétention de savoir ce qui est sain et nécessaire pour toi. C’est justement le message que je tente de te passer : cesse d’écouter religieusement les conseils de ta instababe, de ta coach ou de ton influenceur.e préféré.e, ou bien de la cousine de ta mère qui a trouvé le secret du bonheur et du bien-être pendant l’ère de la COVID-19, et demande-toi ce qui est bon pour feeler plus douce envers toi et les autres.

Source: Unsplash

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