Je suis loin et je m’ennuie. Les bouteilles de bières qui s’accumulent lorsque je suis avec mes chums me manquent. Mon chat pantouflard et chaleureux me manque. L’odeur caractéristique de ma blonde me manque. Et mon chez-moi, mon terrain de jeu de toujours, ma ville (Québec) me manque au point de faire de moi et ma tête un pamphlet touristique ambulant pour la ville. À chacune des journées qui me séparent de mes remparts, de mon fleuve, de mon Limoilou, de ma poutine Ashton ou des plaines d’Abraham, je me transforme toujours un peu plus en une usine de nostalgie.
Il n’y a aucun autre endroit où j’aimerais mieux me trouver qu’à Québec lors d’une belle et chaude journée d’été. À des milliers de kilomètres, je m’imagine flânant sur la 3e à Limoilou et lorgnant les passantes dans leur coquette robe fleurie. C’est là que se célèbrent les rites saisonniers du beau temps, où l’on se donne instinctivement un rendez-vous d’exultation et où l’on envoie un grand doigt d’honneur à l’hiver, à coups de terrasses bondées, de bières froides et de t-shirts et de robes aussi légers que colorés.
Source
Je rêve du moment où, de retour, je pourrai enfourcher mon vélo et caresser le fleuve de mon regard en suivant la piste de la Promenade Champlain. Ou bien céderai-je à l’appel champêtre de l’île d’Orléans et m’élancerai-je vers un ambitieux tour de l’île ponctué par des arrêts pour me délecter des fruits des champs qui se vendent dans les petits kiosques de fortune? Je n’ai d’ailleurs pas encore dévoilé à ma douce mes plans de pique-nique en amoureux dans le parc Victoria ou au Domaine Maizeret ou aux chutes Montmorency ou les trois.
Source
Je m’ennuie du Vieux-Port et de sa marina. Juste à y penser et les effluves salines se mêlant à celles des fruits et légumes frais des marchands de la place prennent d’assaut ma mémoire olfactive. Les gens qui déambulent de partout, les enfants qui regardent un peu partout, les touristes qui font les touristes; tout ça me donne la fièvre de me joindre à ces mouvements caractéristiques de la vie urbaine idyllique.
Et lorsque les images diurnes cèdent le pas à celles de la vêprée dans mes rêveries, c’est la terrasse relaxante de la Barberie, la folie de la Grande-Allée et les bars plus modestes de la rue Saint-Jean qui attisent ma nostalgie.
Source
Déjà, à force d’écrire ce qui me manque, j’en viens à réaliser que je dois changer de tactique pour faire le tour de ce qui me manque dans la ville.
En rafale, voici ce qui me manque :
- Mon spot à crème glacée : L’ours glacé
- Le Musée national des beaux-arts un jour de pluie
- Le casse-croûte chez Pierrot
- Ma piscine municipale au parc Marchand
- Les parties de baseball au stade municipal
- Mes déjeuners au Fun en bouche
- Les concerts du Festival d’été
- Les patios encombrés de gens et de bières
- Le Château Frontenac
- Le traversier
Photo de couverture : source