Nous vivons une période pas facile. Ce n’est pas facile parce qu’on a perdu notre routine, notre travail pour certain.es, nos repères, nos moyens pour aller mieux, notre contact direct avec les autres. C’est merveilleux d’être coincé.e chez soi à l’ère du numérique, mais ce que je ne donnerais pas pour serrer ma meilleure amie fort dans mes bras. Il y a mille activités que l’on peut faire à la maison, c’est vrai. Mille choses tant de fois remises à plus tard, oui. Mille passe-temps à essayer, c’est vrai. Sauf que ce n’est pas une obligation. Ce n’est pas un critère. Personne ne devrait juger en ce moment.
Tu regardes Netflix à longueur de journée? C’est correct. Tu as le droit d’être souple et compréhensif.ve avec toi-même. Tu as le droit de vouloir échapper à tes pensées anxiogènes desquelles tu n’as plus de répit, car tu passes tout ton temps seul.e avec toi-même.
Tu dors tout le temps? C’est correct. Ton cerveau et ton corps sont fatigués de ne pas savoir comment réagir. Ici, on ne peut pas « s’enfuir » ou « se battre ». Ton corps et ta tête essaient de gérer comme ils peuvent, mais ce n’est pas une situation pour laquelle l’être humain est préparé. L’adaptation demande de l’énergie, que tu le ressentes ou pas. C’est normal que tu sois plus fatigué.e de toute façon : l’incertitude, c’est fatiguant. C’est correct, va faire une sieste.
Tu te fais livrer de la bouffe tout le temps? C’est correct. Non, ce n’est pas parce que plein de gens le font et remplissent les réseaux sociaux de leurs nouveaux talents culinaires que tu dois le faire. Tu ne vaux pas moins parce que tu ne cuisines pas. Tu manges? C’est ça qui faut.
Tu as essayé le yoga et tu as abandonné? C’est correct. Une pandémie, ce n’est pas fait pour en sortir avec un corps de rêve. Si tu as envie de le faire, c’est bien. Si tu fais vraiment du yoga ou du sport, c’est super. Mais ce n’est pas une obligation. Oui, ça peut aider tes humeurs. Mais encore une fois, ne te sens pas obligé.e. Utilise le sport comme un outil, mais ce n’est en aucun cas une obligation.
Tu n’as appris aucun nouveau passe-temps? C’est correct. J’espère que tu trouves un moyen de te divertir. Mais encore une fois, on vit une pandémie, pas un salon des artisans. C’est difficile de se concentrer sur une tâche si tu es déprimé.e, anxieux.se ou si tu vis des émotions négatives et envahissantes. Le but, ici, c’est de trouver les choses qui te font du bien à toi. Et si c’est colorier, relire le même livre, regarder des chick flicks en boucle ou juste ne rien faire du tout et regarder tes plantes pousser, tous tes moyens sont valables. Tu n’as rien à prouver à personne.
Tu restes en pyjama toute la journée? C’est correct. Le monde autour de nous est loin d’être confortable et rassurant, autant que toi tu te sentes confortable sur ton divan.
Tu n’es pas productif.ve? C’est tellement correct. On vit une crise sanitaire. C’est un événement pour lequel personne n’est vraiment préparé mentalement. Tu as tout ce qui se passe dans ta tête à gérer : craintes, incertitudes, troubles de santé mentale, stress de ce qui s’en vient, appréhensions de comment sera la vie d’après, peut-être des problèmes financiers, ta famille… Et je le sais, tu fais de ton mieux. Personne, personne ne devrait se sentir obligé d’être productif. Chacun a ses propres mécanismes de défense, ses stratégies pour se sentir mieux. Utilise tes stratégies au maximum, parle aux gens que tu aimes. Ce qu’il faut, c’est que tu sortes de cette crise avec toute ta tête et ta santé. C’est tout. Non pas maître du yoga, non pas avec un album complet enregistré sur GarageBand au ukulélé. Fais juste prendre soin de toi. Sois patient.e et compréhensif.ve envers toi-même. L’excès des choses qu’on aime et qui nous font du bien, tant que ça reste dans une limite relativement saine, c’est correct. La quarantaine n’est pas un examen du ministère : il n’y a pas de réussite ou d’échec. C’est là et ça va passer, c’est tout. Tu as déjà assez de pression. Sois gentil.le avec toi.
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