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Quand la maternité succède au trouble alimentaire

Source: Unsplash

Je suis une nouvelle maman.

Je suis une nouvelle maman qui a déjà souffert d’anorexie.

En 2015, alors que je me préoccupais de mon alimentation et de ma remise en forme, ma santé mentale a basculé. Je ne pensais pas que mon désir de perdre quelques livres allait se transformer en obsession démesurée. J’ai perdu le contrôle, au point de compromettre ma santé et de devoir choisir entre une démarche de rétablissement ou un séjour en centre hospitalier. Pour la première fois, j’allais tenir tête au trouble alimentaire, en donnant du pouvoir à ma voix plutôt qu’à la sienne. Un an plus tard, j’étais rétablie et je concluais mon parcours à la Maison l’Éclaircie. En 2018, je rencontrais un homme avec qui, aujourd’hui, j’ai choisi de fonder une famille. Avant même de porter notre enfant, des questions me venaient à l’esprit : « Saurais-je accepter la prise de poids ? », « Est-ce que mon corps allait redevenir comme avant ? ». Tout d’un coup, le trouble alimentaire profitait de ce moment de vulnérabilité pour se faire entendre et générer de l’anxiété. C’est à ce moment que ma psychiatre m’a sagement dit : « Tu traverseras le pont quand tu arriveras à la rivière ! ». Neuf mois plus tard, j’y suis rendue, et ce qu’elle nommait une rivière, ce que j’envisageais être un océan, n’est finalement qu’un ruisseau sous mes pieds. Je vais bien et je suis compréhensive envers mon corps. Il a porté la vie et ce que je vois dans le miroir est le résultat d’un amour inconditionnel qui a grandi en moi.

Si, toi aussi, tu te sens préoccupée par cette réalité, si tu as peur, parfois, ou que tu te sens vulnérable face aux changements que tu perçois, j’ai envie de te dire que c’est tout à fait normal. Je normalise ton doute et tes questionnements et je mets de l’avant l’importance d’être honnête envers toi-même et de te respecter.

Tu sais, chaque fois que je reconnais une pensée du trouble alimentaire, je lui permets, au même moment, de s’effacer. Pour m’aider, je pense à mon bébé qui, sans mon corps en guise de nid, ne serait pas là à me regarder. Ce que je redoutais le plus, je l’apprivoise à petits pas, à mon propre rythme, et ça, c’est le plus important.

Je t’encourage à partager tes craintes et tes émotions, à écrire les pensées qui surviennent et à te remémorer tout ce que ton corps t’a permis de réaliser. Tout en douceur, permets-toi de vivre des hauts et des bas et de récolter l’aide dont tu as besoin. Berce ton bébé et laisse l’amour monter en toi.

Tu es une nouvelle maman.

Tu es une nouvelle maman qui a offert la vie et qui peut être fière du trajet accompli.

Par Sabrina Lachance

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