J’ai cette impression que dans le monde dans lequel nous vivons, ce que je devrais être m’est imposé. En fait, ce que je devrais avoir l’air. Ce que je devrais avoir comme tout le monde.
Entrer dans la vie d’adulte avec des REER, une carrière, des enfants et tout ce qui vient avec. Savoir que c’est par là que je vais, sans trop me poser de questions. Suivre la voie que je dois suivre.
Jaser de mes placements en buvant un gin tonic avec mes amis.
Mais non, j’aime pas le gin tonic, et je n’ai aucun placement (shame on me). Je porte toujours les mêmes Converse qu’à mes 18 ans, et je ne raccommoderai pas mes vieux jeans troués pour avoir l’air de quelque chose.
Qu’est-ce que devrait être un adulte accompli?
Je me sens obligée de rentrer dans le moule pour arriver à mes objectifs.
Mais je ne crois pas en « me fondre dans la masse », à la convention de la vie d’aujourd’hui.
Je crois en moi, pas en ce que le monde m’impose.
Je remets en question nos standards qui nous obligent et qui nous jugent. Est-ce que ma fille réussira même si sa mère s’excite autant qu’elle devant un bar à bonbons?
Est-ce que ma fille réussira même si sa mère ne ressemble pas à tout le monde?
Dans ses yeux à elle, je serai la meilleure maman, peu importe.
C’est les yeux des autres qui m’inquiètent.
Ça m’étonnerait qu’un matin je me réveille avec la flamme de la vie d’adulte qui me brûle en dedans pour que finalement je ressemble à ce qu’il faudrait.
J’espère vraiment que, quand je vieillirai, je me sentirai toujours plus jeune et naïve que ce que le monde nous impose.
Que je me sentirai toujours différente de la majorité et j’espère que je réussirai, même si je ne suis pas à la queue-leu-leu, et même un peu en zigzag, à contre-courant.
Je deviendrai qui je deviendrai quand je le déciderai et comme je le voudrai.
Source photo de couverture