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Prendre le taureau par les cornes. Battre le fer pendant qu’il est chaud. Ne pas niaiser avec la puck. Avoir du toupet. Aide-toi et le ciel t’aidera. Vouloir c’est pouvoir.
Les Québécois que nous sommes ont leur lot d’expressions pour signifier à leur entourage : « Veux-tu quelque chose? Prends-le. Vas le chercher. Mets-y tous les efforts. Provoque ta chance ».
Pourtant, on est une bonne gang qui trouve mille raisons avant d’agir pour obtenir quelque chose, et ce, dans beaucoup de pans de notre vie.
– J’aimerais vraiment ça travailler pour eux.
– As-tu postulé?
– Non, ils n’ont pas d’offres présentement.
Et pourquoi n’enverrais-tu pas ton CV spontanément? Que peut-il arriver de si terrible? Pas de réponse? Une réponse négative? Mais tu serais au même point qu’à l’heure actuelle, donc ce n’est pas si terrible que ça, non?
Nous avons tendance à nous imaginer que tout le monde juge tout le monde. C’est vrai, ça l’arrive. La question à nous poser est surtout si ce jugement a réellement un effet sur notre vie. Comme si, parce que tu envoyais ton curriculum vitae en ne postulant pas pour un poste précis, quelqu’un allait rejeter ta candidature dans le futur, si l’occasion se présentait.
Vous pensez que je simplifie les choses? Je pense que nous avons surtout la propension à voir le pire dans ce qui nous touche personnellement.
Qui n’a jamais dit à l’un.e de ses ami.es de faire les premiers pas vers la personne qui l’attirait dans un party, mais qui n’écoute pas ses propres conseils quand il est question d’aborder SON crush personnel?
« Ouin, mais c’est le gars qui est censé faire les premiers pas. » Says who?
« Je suis certain.e que Marianne/Raphaël l’attire plus. » Lui as-tu demandé?
Des rejets, nous allons en vivre et des non, nous allons en entendre, qu’on fasse preuve d’audace ou non. Mais le sentiment de fierté, d’exaltation qui suit une réponse positive, peu importe que ce soit pour une entrevue pour l’emploi de nos rêves ou pour aller prendre un verre avec la personne qui nous fait vibrer, ça, nous ne pouvons que le ressentir si nous prenons les choses en main.
Provoquer une situation peut aussi impliquer d’arrêter de repousser une discussion ardue avec un proche. Laisser macérer un problème dans son jus le rend rarement plus facile à traiter. Et pourquoi devons-nous attendre après la question « ça va toi? » pour nous ouvrir sur la tristesse, la colère, le doute, même sur la joie qui nous habite? Commencer une discussion sur les émotions vécues en ce moment, c’est aussi ça prendre le taureau par les cornes.
Donner la responsabilité de notre paix d’esprit à quelqu’un d’autre est complètement illogique, n’êtes-vous pas d’accord avec moi?
Donc, que faisons-nous aujourd’hui pour prendre le plein contrôle sur notre vie?
Par Virginie Roy