T’sais, si y’a des outils dans vie qui font qu’on peut ne plus être menstruée, ben je vais être curieuse. Si je peux, pendant un mois, ne plus avoir mal au ventre, aux jambes, au dos, aux seins, ne plus avoir envie de faire pipi ou caca aux deux minutes, ne plus être fatiguée, et ne plus couler pendant :
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… ben je vais le faire. Pis c’est ce que j’ai fait. Ouais, depuis quatre ans, je prends la pilule en continu. Ça veut dire que je prends la pilule tout le temps, et qu’au moment des menstruations, je n’arrête pas, j’enfile plutôt une autre boîte. Lundi, mardi, mercredi, jeudi, vendredi, samedi, dimanche, lundi, mardi, mercredi, jeudi, vendredi, samedi, dimanche, j’en ai collé en maudit des tits autocollants, de semaine en semaine.
Est-ce que ça a changé quelque chose dans mon corps? Oui, personnellement y’a de l’inconfort. Mais non, tous les corps ne réagissent pas de la même manière, et perso perso, je préfère ces effets secondaires-là aux symptômes prémenstruels que j’ai énumérés plus tôt. (J’ai les seins sensibles, puis ça m’arrive de saigner lors de rapports sexuels.)
Autrement, j’ai appris avec les années à comprendre comment mon corps fonctionnait avec la pilule. Si, par exemple, je sens que mon dedans « veut avoir ses menstruations » quand même, malgré la prise de la pilule en continu, j’arrête pour environ quatre jours, puis je recommence. En général, ça peut m’arriver aux trois mois, mais ça reste assez variable.
Est-ce que c’est nocif pour le corps? Il y a plusieurs modes de pensées. Ce que je sais, c’est que toutes les fois que je suis allée voir des infirmières ou des gynécologues (en général je préfère les spécialistes féminines), elles ne m’ont jamais mise en garde. Ce qu’elles me disent souvent, c’est que le corps souhaite encore parfois, par mémoire, évacuer les couches de l’endomètre, et que c’est bien de se laisser être menstruée de temps en temps.
Pourquoi j’ai choisi de la prendre en continu? Il y a entre autres les symptômes pas très plaisants dont je parlais tout à l’heure. Aussi, j’avais l’habitude de le faire en voyage. Exemple, je suis à la plage, je suis « menstrue », je suis inconfortable… Ou je suis dans le désert, je suis « menstrue », je suis inconfortable. Ou je suis dans la jungle, je suis « menstrue », je suis inconfortable… Je repense juste à la vidéo de Bustle qui montrait dernièrement la réalité des femmes sans-abri et leur quotidien dans les jours rouges… Elles sont tellement bonnes!
How Do Homeless Women Cope With Their Periods?
Bref, vous comprenez, je pense. Vrai que ça, c’était avant que je me mette à utiliser la Diva Cup, qui facilite tellement de choses. Bon dieu, je me rappelle de mes premiers voyages de « pack sac », quand j’amenais des tonnes de tampons et de serviettes sanitaires, parce que t’sais, les Sud-Américaines sont jamais « patchées ». Mais on apprend han. Y’avait aussi certainement de la gêne pis de la peur là-dedans… quand tu grandis dans un monde où les menstruations, c’est full tabou… On parle des années 2000 là.
Heureusement depuis « queks » temps, le monde se rend compte que ça existe, que ben on peut en parler, pis surtout, si on se pose des questions, qu’on peut s’informer sans gêne!
Fait que oui, j’aime pas ça être menstruée pour plein de raisons. Mais ça m’arrive encore des fois, parce que mon corps a une mémoire. J’ai encore des paires de bobettes plus « laites », tachées un peu, usées et délavées parce que lavées extra souvent, ah oui pis des bobettes noires, maligne la fille han.
Ça ressemble à ça.
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Crédit dessin de couverture : Kaël Mercader, artiste de Québec, qui peint avec le programme Paint. Pour le suivre sur sa page Facebook, c’est ici!