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Le 8 mars, c’est la journée internationale des droits de la femme. Mais pourquoi donc, en 2021, doit-on consacrer une journée entière à la femme et à ses droits qui semblent acquis?
Parce que chaque année, des centaines de jeunes filles âgées de moins de 18 ans sont forcées de se marier à des quadragénaires. On leur arrache leur enfance et elles sont enfantées, sans être consultées. Leurs droits sont violés et réprimés alors qu’elles ne sont encore que des enfants.
Parce que l’excision est encore une pratique courante pour certaines communautés religieuses. Cette mutilation génitale peut entraîner plusieurs conséquences graves et mettre la vie des jeunes femmes en danger. Une hémorragie, une infection, des douleurs intenses (puisque qu’elle est, la plupart du temps, pratiquée sans anesthésie), l’apparition du syndrome de stress post-traumatique et des répercussions négatives sur la vie sexuelle des jeunes femmes sont toutes des situations qui peuvent survenir à la suite d’une excision.
Parce que l’avortement est encore source de débat de législation. À certains endroits, on veut le recriminaliser alors qu’il est légal depuis peu. On enlève aux femmes le droit de décider ce qu’elles veulent faire de leur corps et de leur vie.
Parce qu’une femme qui ne veut pas d’enfant se fait encore juger et qu’elle entend des centaines de fois : « Tu vas voir, tu vas changer d’idée ». Comme si une femme sans enfant n’était pas vraiment une femme et qu’elle passe à côté de sa vie.
Parce que les rôles sont encore genrés. La femme qui fait le ménage, le lavage, la cuisine, c’est encore la normalité.
Parce que les femmes au pouvoir sont encore une minorité. Que ce soit au niveau macrologique ou micrologique, les hommes conservent leur monopole.
Parce que l’inégalité salariale est encore d’actualité. Dans certains domaines, les femmes reçoivent des revenus moindres que leurs collègues masculins, et ce, pour l’accomplissement d’une même tâche.
Parce que la plupart des personnes vivant sous le seuil de la pauvreté sont de sexe féminin.
Parce que, selon le regroupement des CALACS, 82% des victimes d’agressions sexuelles sont des femmes et qu’une femme sur trois subira, un jour ou l’autre, un crime à caractère sexuel.
Parce qu’à chaque année, des dizaines de femmes meurent sous les coups de leur conjoint.
Parce que la femme est hypersexualisée. Une femme qui allaite en public est pointée du doigt. Une autre qui publie des photos à moitié nue sur les réseaux sociaux recherche l’attention. Celle qui porte une burqa est frigide. Celle qui est à l’aise avec sa sexualité est une « pute ». Peu importe ce qu’elles font, elles sont toujours critiquées, jugées, sexualisées, désirées ou ridiculisées.
Parce que lorsqu’une femme revendique, c’est une féministe frustrée.
Parce que les femmes sont des humains avec des droits.
Parce que ces droits sont encore bafoués.
Parce qu’il faut regarder en arrière pour voir tout le chemin qu’elles ont parcouru.
Parce qu’il faut aussi regarder où on s’en va.
Parce qu’on est tous égaux.
Parce qu’être une femme, c’est beau.