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Post-apocalypse à Québec

Crédit photo : François Mercier

Quand trois cinéastes originaires de Québec décident de prendre la ville d’assaut pour y tourner un long-métrage, ça suscite un intérêt immédiat. On apprenait cet été que le film, appuyé par Spira et soutenu par Téléfilm Canada, serait tourné dans la Vieille Capitale l’accent d’Amérique et verrait le jour à l’été 2016. Je rencontre les cinéastes de ce film à trois têtes, Thierry Bouffard, Steve Landry et Édouard Tremblay. Mais d’abord, catche un peu ce qu’est le film, drette là :

Feuilles Mortes est un long-métrage de fiction d’anticipation. L’intrigue se déroule dans un Québec rural en faillite, à l’image de l’ouest sauvage du 19e siècle. Les villages, vivant en autarcie, se sont fortifiés et repliés sur eux-mêmes en n’acceptant les étrangers que s’ils ont quelque chose à apporter. En dehors des villages, les régions sauvages sont devenues des no man’s land où prolifèrent des communautés d’exclus et de bandits de grands chemins. Les villages se sont refermés sur eux-mêmes, les fermiers défendent leurs terres à la pointe de leurs fusils et les routes sont hantées par des bandes de brigands sans foi ni loi.

Nous suivons trois personnages dont les destins sont liés les uns aux autres. Bob, incarné par Roy Dupuis (oui, Roy Dupuis; j’entends d’ici le vacarme sourd d’un milliard de petites culottes qui tombent au sol), vagabond solitaire à la recherche de son frère, Léon (Philippe Racine) et son gang de charognards et Marianne (la belle et bonne Noémie O’Farrell que tu as récemment vue dans Les Stagiaires, ma toute fashion toi) qui cherche refuge dans un village après que sa famille a été décimée par des méchants.

Les trois réalisateurs, amis de longue date ayant collaboré dans les projets des uns et des autres (Phylactère Cola, Tom et ses chums, La Bataille de Farador), avouent leur rêve de toujours de réaliser un long-métrage. Pourquoi Québec, et comment? Ils nous répondent que par la mise à contribution de ces multiples artisans du cinéma, Feuilles Mortes se donne le défi de faire la démonstration que la ville de Québec est en mesure de produire des films de fiction originaux, de qualité et susceptibles d’interpeller un grand nombre de cinéphiles de tous âges. Un rêve qui commence à être tangible. Or, admettent-ils, l’âge et l’expérience leur ont appris une chose : réaliser un long-métrage est une entreprise d’envergure, complexe et difficile à atteindre. En 2014, après plus de 15 ans de pratique professionnelle et n’ayant toujours pas réalisé leur rêve, ils ont pris le taureau mécanique par les cornes et décidé d’accomplir cette mission d’envergure, comme les mousquetaires de la pellicule qu’ils sont.

« Un pour tous, tous pour un! »

– Les réalisateurs

Qui fait quoi :

Édouard Tremblay est scénariste, il veille à la cohésion de l’histoire. Steve Landry aka Carnior est directeur artistique, il s’assure de la faisabilité technique et esthétique du projet. Thierry Bouffard est directeur de production et voit à la faisabilité financière du projet. Leur campagne de sociofinancement sur La Ruche en est à plus de 88% d’objectif atteint (au moment d’écrire ces lignes), mais il sera possible de vivre cet engouement lors de leur soirée-bénéfice le 26 septembre au Capitole, dans le cadre du Festival de cinéma de la Ville de Québec. Les cinéastes seront présents et il y aura projection de courts-métrages dans une ambiance des plus sympathiques.

Entrevue post-apocalyptique :

#fabcrep : Québec 2050, de quel outil on aura le plus de besoin?

E.T. : Un maillot de bain…

S.L. : Un bon livre sur la survie en forêt et un couteau de Rambo!

#fabcrep : Québec 2015, de quoi notre cinéma aura besoin?

E.T. : Des bonnes idées et de l’ouverture d’esprit de pas mal tout le monde.

T.B. : De renouer avec notre passé basé sur les contes et les légendes.

S.L. : De s’amuser, je ne parle pas ici de faire des films drôles, mais bien du plaisir de raconter une histoire.

#fabcrep : On fera des films sur quoi dans le futur?

T.B. : Impossible de savoir… les films se moulent à l’évolution de notre civilisation.

E.T. : On fera encore des remakes edgy de films qui ont déjà marché.

S.L. : Les thèmes les plus récurrents dans le cinéma sont l’amour et la souffrance (physique ou psychologique). Je ne crois pas que ça va changer demain matin. Et, que tu agonises après avoir reçu un coup d’épée ou un coup de laser gun dans le ventre, tu souffres pareil.

#fabcrep : (À compléter) La fin du monde, ce serait…

S.L. : Qu’il n’y ait plus d’amour (pour revenir à ce que je disais plus haut). Que ce soit l’amour d’un couple, de la musique, de l’art ou de nos amis, et sans cela, nous perdrons assurément notre humanité.

T.B. : Le jour ou les gens vont avoir oublié que le tissu d’une société se trouve à être les gens qui l’habitent. Qu’il faut prendre soin les uns des autres.

E.T. : L’abolition du bacon.

#fabcrep : Fantasme ultime de réalisateur (budget illimité, possibilité de tourner avec n’importe qui, mort ou vivant)?

T.B. : Réaliser le film du débarquement de Dieppe durant la Deuxième Guerre mondiale… Rien de moins! ?

E.T. : Une comédie fantastique avec Brad Dourif, Jeffrey Combs et le fantôme de la poitrine de Kelly Preston dans Mischief.

S.L. : Un de mes plus grands fantasmes serait l’adaptation de la bande dessinée Jeremiah, écrite et dessinée par Herman. Sinon, faire un film de superhéros avec Marilyn Monroe, Bruce Lee, Debbie Harry (à 30 ans), Clint Eastwood et Philippe Seymour Hoffman, ha, ha!

Les Feuilles Mortes, à surveiller!

Et puis Montand qui chantait :

« Oh ! je voudrais tant que tu te souviennes / Des jours heureux où nous étions amis / En ce temps-là la vie était plus belle / Et le soleil plus brûlant qu’aujourd’hui // Les feuilles mortes se ramassent à la pelle / Tu vois, je n’ai pas oublié… / Les feuilles mortes se ramassent à la pelle / Les souvenirs et les regrets aussi »

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