Attention, lecteur.
Ce billet de « Portrait d’une femme inspirante » est vraiment un choix tout personnel. D’une femme que je ne connais pas. Du tout. Mais que je lis passionnément, quotidiennement – ou presque – et ce depuis plus d’un an. Voyez ceci comme un hommage, tiens.
Certaines personnes ont un don pour attirer comme un aimant. C’est le cas de Joëlle Lavoie.
Djö Lav (pour les intimes dont j’ai décidé que je faisais partie) est une Facebookienne de grands talents. Indépendante, assumée, (aimant les tableaux Excel…), chaque jour elle nous bombarde l’écran d’anecdotes de vie, racontant au passage les aventures grévistes de son fils, la douceur de sa fille face à ce monde qui parfois s’écroule, allant même jusqu’à jaser masturbation. Reste que tout est dit de façon jolie, saine et polie.
Je suis tombée sur le compte de Djö grâce à l’ami d’un ami de la cousine de mon amie (vive les réseaux sociaux!) qui avait aimé un de ses statuts savoureux (il y en a tant eu que je ne saurais vous dire lequel). Du moins, j’apprenais que cette gentille personne, comptable pour la firme Sid Lee, était maintenant une envoyée spéciale à Paris pour un contrat de plusieurs mois. Aimant les mots, aimant Paris, j’étais ravie de pouvoir y voyager à travers ses yeux et son sarcasme. Je fus servie. Djö maîtrise les mots comme pas une. D’une grande sensibilité cachée derrière un humour à faire décaper n’importe quelle teinture tenace de patio, elle réussit, avec un statut, à nous faire aimer, pleurer, envier, détester, désirer. (Je me souviens encore de Saïd.)
Voici un parfait exemple des statuts mémorables (et des aventures qui le sont tout autant) de cette belle humaine :
Metro Jarry.
9h45.
J’attends le métro, ben concentrée sur ma journée. Une jeune vingtainaire arrive à côté d’moi, pose son sac sur le banc et entreprend d’enlever son manteau, dos à moi. Quand ce fut fait, j’m’impose à elle: – S’cuse moi. – Quoi?, qu’elle me lance d’un air de « tu m’déranges là ».
– C’parce que t’as oublié de mettre ta jupe.
… Elle a honteusement et rapidement remis son manteau et est repartie chez-eux, I guess. Sans me remercier.
Sans même en rire.
Anyway, c’était une très belle image.
Merci fille pis bon matin.
Il m’arrive même de passer un samedi soir à lire ses statuts à mon amoureux, comme on lit une biographie… #wildlife
Puis quand on a envie de répondre à un des statuts de Djö, on réfléchit. On cogite. On s’assure d’avoir les bons mots. Je ne voudrais pas décevoir une telle personne. Je vous jure. Je ne la connais pas, mais Dieu que je l’estime. Non, elle ne sauve pas des vies au quotidien et n’a pas – du moins, à ma connaissance – créé un remède miracle contre le cancer. Mais c’est le genre d’humain qui fait une différence.
Je vous invite sincèrement à tenter de lui faire une demande d’amitié. La suivre justifie l’existence de Facebook. Et je ne peux que lui souhaiter le plus doux des avenirs (à elle, pas à Facebook, come on, groupe.).