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Vivant dans une société où l’égalité homme-femme est érigée en valeur cardinale, la question des femmes et de leur représentativité fait l’objet d’une préoccupation constante de la part de nombreuses organisations. Ces dernières hésitent parfois à instaurer des quotas visant à assurer une représentation égale des femmes et des hommes dans leurs instances décisionnelles. Militant moi-même dans un parti politique où la question se pose beaucoup, je souhaitais vous faire part de mes réflexions sur le sujet.

Tout d’abord, nous pouvons aisément constater que dans notre société, certains milieux professionnels attirent davantage de femmes, alors que pour d’autres, ce sont majoritairement des hommes qui y trouvent leur compte. Et c’est généralement bien correct. Toutefois, je pense qu’il est important que les femmes soient présentes en nombre suffisant dans les lieux de pouvoir et les instances décisionnelles, comme dans le cas de la politique. En effet, les décisions prises dans ces milieux façonnent notre société et ont souvent un impact sur la vie des gens. Or, les femmes vivent une réalité différente de celle des hommes. Le fait d’avoir du pouvoir et de l’influence permet l’adoption de politiques qui tiennent compte de leur réalité. Par exemple, les centres de la petite enfance (CPE), projet piloté par l’ex-première ministre Pauline Marois, ont permis à un grand nombre de femmes d’accéder au marché du travail, rendant ainsi notre société plus égalitaire.

Ensuite, pour parvenir à augmenter le nombre de femmes dans ces milieux traditionnellement masculins, certains proposent de recourir aux quotas, c’est-à-dire un pourcentage de postes strictement réservés à la catégorie d’individus visés. Rapide et efficace, cette mesure tient aussi compte du fait que les deux sexes ne partent pas nécessairement sur le même pied d’égalité, car il peut être plus difficile pour une femme de parvenir à un poste de pouvoir dans un milieu masculin. Cependant, les quotas se confrontent à une autre vision de l’égalité des genres. En effet, plusieurs considèrent que l’égalité homme-femme commande plutôt de choisir quelqu’un pour ses compétences, sans égard à son sexe. En plus, les attentes des gens quant à cette question mettraient une pression suffisante sur les organisations pour recruter plus de femmes.

Pour ma part, je ne pense pas que les quotas soient nécessaires en tout temps, surtout si l’organisation compte sur un bassin suffisant de femmes. Lorsque ce n’est pas le cas, ils peuvent en revanche s’avérer intéressants à court terme pour augmenter le nombre de femmes rapidement et ainsi instaurer une culture paritaire. Une fois ce point atteint, je pense qu’il est préférable d’enlever les quotas pour laisser une certaine marge de manœuvre à l’organisation. Réfléchissons-y un instant: advenant que les quotas fonctionnent tellement bien qu’on se retrouve avec davantage de candidatures féminines, et que ces dernières soient objectivement plus intéressantes que les masculines: il serait dommage d’écarter des candidatures de choix uniquement sur la base du sexe, à cause d’un quota 50/50. Cela a souvent pour effet d’engendrer de nombreuses frustrations, car rappelons-le, on ne choisit pas d’être un homme ou une femme. D’où l’idée de limiter le recours aux quotas.

Un autre compromis envisageable serait d’imposer la zone paritaire, c’est-à-dire un minimum de 40% et un maximum de 60% de candidatures pour un même sexe, sans nécessairement réserver un nombre de postes fixes au sexe visé. Cela s’applique facilement lorsqu’il y a des élections, comme en politique. Toutefois, au sein des conseils d’administration, cette solution serait peut-être plus difficile à appliquer.

En conclusion, l’égalité homme-femme implique que les femmes, tout comme les hommes, aient également accès au pouvoir et aux postes décisionnels. La manière de parvenir à cet objectif ne fait pas avec raison consensus, mais je pense qu’il y a des manières de concilier les deux points de vue, en limitant dans le temps le recours au quotas, et en instaurant pour les postes électifs un nombre de candidatures en zone paritaire. Outre toutes ces mesures plus techniques, je pense qu’il y a matière à réflexion dans la manière dont  notre société éduque les filles et les garçons, ce qui pourrait expliquer pourquoi il y a un déséquilibre entre les sexes dans de nombreux milieux.

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